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easy easy 9 janvier 2012 22:08

Il est très intéressant de creuser cette question 

Il se trouve que de façon quasiment universelle, le premier corps pensant, le plus évident, celui qui saute aux yeux est l’individu à la Vitruve. Quand il y a à couper une tête, c’est le plus souvent celui d’une personne.
Quoiqu’il existe des visions tendant à couper des millions de tête en même temps, l’ensemble étant alors traité comme un Sujet pensant unique, c’est le plus souvent un individu et un seul qui est crucifié ou envoyé en prison. Il en découle qu’il ressort plus logique de considérer que la principale voire unique personne pensante est l’individu de 70 kilos.

En réalité, les lynchages le prouvent, il existe plusieurs personnes pensantes de périmètres différents, depuis la personne seule jusqu’à toute l’Humanité entière en passant par le couple, la classe, le collège, l’armée, la commune, la race.
Et dans chaque enveloppe, il y a des débats d’idées


L’individu étant alors à associer l’a-tome. C’est l’unité pensante en dessous de laquelle il n’y a plus de pensée.



Concernant les commons.
Ces espaces ouverts et accessibles à tous permettaient que s’expriment, sur le plan des terres, plusieurs périmètres de pensée non individualiste. 
Là où la terre devient la propriété d’une personne de 70 kilos, les autres personnes de 70 kilos ainsi que celles de 700 et de 70 000 kilos ne peuvent s’y coaguler en messes. Aucun groupe de personnes ne pense quoi que ce soit sur les terres privatisées.

La propriété privée serait même définie comme étant la chose au sujet de laquelle ou sur laquelle personne d’autre que son propriétaire ne peut faire de messe, de projets ou de rêves

Il n’en ressortait donc que plus salutaire qu’il puisse exister des commons où des Personnes multiples et composites pesant bien plus de 70 kilos puissent y penser donc y vivre.



Au regard des concepts de patrie, des bâtiments d’église et des mairies, il ressort qu’au quotidien, de façon ordinaire, les terres non privatisées représentaient certainement le plus bel espace d’initiative multipersonnel. 
Car au fond, concernant la patrie, c’est si vaste, si lointain et abstrait que les Personnes, même de grand périmètre, ne peuvent guère spéculer dessus. Concernant les églises, mairies et lavoirs, les Personnes pouvaient également assez peu y modifier quoi que ce soit. Alors que sur les terres communes, les Personnes de tout périmètre pouvaient y bâtir ou soutenir des fantasmes et projets, des modes de survie.

Les nomades en particulier, qui avaient très souvent des bêtes, les Gitans, les gens des cirques, les forains, pouvaient individuellement et collectivement spéculer leurs avernir sur ces espaces gérés par une collectivité.
Il n’y avait pas de vide juridique sur les communs. Ils avaient un statut mais collectif. Ainsi, une communauté de voyageurs communiquait, commerçait, négociait avec une communauté gestionnaire de commons et c’est ce qui créait l’esprit communautaire.

Oui, ça aurait pu perdurer.

Les communs n’ont pas disparu en raison de la logique égoïste de chacun mais plutôt en raison d’une nouvelle idéologie productiviste très bien vendue. Cette logique imposant les regroupements de parcelles elle a conduit rapidement à la disparition des miettes de terres libres.


Les nouveaux culivateurs n’étaient pas une génération soudainement plus égoïste mais bien une génération soudainement productiviste

Ce n’est pas l’égoïsme qui a fait le productivisme alors cynique, systémique et procédurier, c’est le productivisme qui a rompu les traditions communautaires pour nous plonger dans un comportement aux allures égoïstes. Et une fois le productivisme généralisé par la compétition internationale, l’égoïsme est devenu son compagnon par dépit.

Depuis 60 ans nouys nous accusons tous mutuellement d’égoïsme alors que nous ressentons tous confiusément que notre égoïsme n’est là que par dépit. Nous sommes des égoïstes honteux de l’être devenus


Récemment, l’apparition des problèmes de limites écologiques auront mis un bémol au productivisme, donc à l’égoïsme qui l’accompagnait par dépit. Pour contrer les perversions et méfaits de ce productivisme, ses opposants n’évoquent plus l’intérêt du communitarisme présent mais plutôt celui de l’intérêt des générations futures. Concept inédit dans l’Histoire.

Alors que nous nous accusions tous d’égoïsme, nous voilà à prouver notre altruisme extrême en réagissant des l’intérêt extraordinairement lointain des « générations futures »

Si sous prétexte de productivité nos différentes Personnes pensantes ont capitulé pendant 50 ans, elles reviennent en force sous un prétexte futuriste.

L’esprit communautaire a les propriétés du phénix.


Les polypes, les fourmis, les termites, les abeilles et les éléphants pensent selon différentes enveloppes unitaires, les hommes aussi. Nous serions essentiellement des égoïstes, nous nous disperserions dans les déserts au lieu de nous entasser dans d’immenses cités.



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