C’est vrai que de juger l’amour à l’aune du degré de convoitise d’un fruit défendu, d’autant plus fort que l’interdiction l’est aussi, tire un trait inéluctable sur toute relation durable. La passion demande de l’énergie, mais peut-on la revivre à chaque fois et aussi intensément lorsque l’on connaît toutes les ficelles ? (ce n’est pas l’expérience qui parle). En revanche, ce qui n’est plus de la passion reste quand même de l’amour, déprécié en général parce que les sentiments ne sont jamais aussi forts, mais ils découlent de la sagesse, du sentiment d’un travail bien fait. Un peu comme la différence entre le coureur de fonds et de 100 mètres. Qui peut dire quel est le plus satisfaisant ?