Aldous
Rastapopoulos est pourtant un personnage bien intéressant.
Si certains des personnages d’Hergé semblent appartenir au dix
neuvième siècle, tout au moins les scientifiques, de Tournesol au
professeur Philémon Siclone, dans les cigares du pharaon.
Car ils
fonctionnent seuls, et souvent de façon empirique, n’ont pas le sens du
temps ni des nouvelles convenances, s’accrochant souvent à des
anachronismes ( haut de forme, binocle)
Rastapopoulos, lui , est l’affairisme moderne par exemple.
L’escroc aux ramifications internationales.
Dans
les cigares du pharaon, il est producteur de cinéma, avant de se
révéler grand maître d’un trafic d’opium et trafiquant d’esclaves.
Dans
Coke en stock il aide un cheikh à prendre le pouvoir, afin de garantir
les secret de ses opérations. Il mène en même temps une vie fastueuse en
sein de la jet-set.
Ce qui l’amène à fréquenter des personnalités du monde du spectacle, comme la castasfiore, par exemple. .
Ce dernier aspect du personnage est inspiré de la vie d’Aristote Onassis :
milliardaire invitant des personnalités sur son yacht (dont une diva),
aux activités peut-être à la limite de la légalité et controversées.
Hergé le rend volontairement ridicule, en le représentant habillé de manière voyante et vulgaire, avec chapeau et bottes de cow-boy, et en le faisant se comporter de manière colérique et grotesque.
Hergé déclare à ce sujet : « En
cours de récit, je me suis rendu compte qu’en définitive, Rastapopoulos
et Allan n’étaient que de pauvres types. Oui, j’ai découvert ça après
avoir habillé Rastapopoulos en cow-boy de luxe : il m’est apparu
tellement grotesque, accoutré de cette façon, qu’il a cessé de m’en
imposer ! »
Ce Rastapopoulos est bien en tous cas à l’image de notre époque.
S’il avait été vivant, Hergé en aurait fait peut être un chef d’état.
En tout cas, on le voit, depuis Tintin au Congo, sa vue sur le monde s’était complexée.
Va t’il y avoir un club des milliardaires pour porter l’affaire en justice, pour diffamation