Je vous remercie profondément, monsieur, de me traiter, ainsi que ma vénérée mère ingénieur qui m’a, au niveau de l’orthographe, de la grammaire et de la conjugaison, au moins autant appris que mes institutrices, de binaires. Je vous en prie, n’amalgamez pas le laxisme avec lequel est utilisée notre belle langue, d’autant plus belle qu’elle est compliquée, et l’esprit scientifique. J’ai suivi jusqu’au bac (et même une année en faculté) une formation scientifique, et bien que je m’en sois détournée au profit de la traduction, ces racines n’en demeurent pas moins ancrées dans ma personnalité... et pourtant, c’est à la faculté de maths de Tours que j’ai rencontré l’un de mes professeurs qui maîtrisait le mieux notre langue, et il était roumain (et professeur d’algèbre).
Ne croyez donc point, monsieur, que le fait de se tourner vers les mathématiques détourne des lettres, qu’elles soient belles ou modernes.
Non, le désintérêt du bien écrire autant que celui du bien parler n’a d’autre cause que l’apologie que fait notre époque et notre société de l’à-peu-près et du vite (partant, souvent mal) dit...