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Chatelain (---.---.66.3) 4 juillet 2006 14:22

Bon un petit eclairage s’impose sur l’ouvrage il y a, au vu de quelques commentaires, quelques incomprehesions, la responsabilité de se faire comprendre incombant à l’emetteur je mets ci dessous un extrait de la preface de Jean Bruno Renard, professeur de sociologie à l ’université de montpellier, specialiste des rumeurs :

Extrait de la preface de « Qui veut la mort d’internet » par Jean Bruno Renard Professeur en Sociologie

- La politique-fiction

Yannick Chatelain s’inspire en effet d’un genre littéraire contemporain bien identifié, celui de la contre-utopie. Ce sont des textes largement fictifs qui, à travers la description d’une société du futur, dénoncent l’évolution totalitaire de nos sociétés actuelles : par exemple Métropolis (1926) de Thea von Harbou (dont le mari Fritz Lang tirera un film célèbre), Le Meilleur des mondes (1932) d’Aldous Huxley, 1984 (1949) de George Orwell et Fahrenheit 451 (1951) de Ray Bradbury. Suscités par la montée des dictatures puis par la guerre froide, les romans contre-utopiques avaient disparu pendant les décennies « utopiques » des années 1960 à 1980. Le retour actuel de la contre-utopie reflète les inquiétudes face à la mondialisation, dont l’Internet est un aspect. Ce n’est pas un hasard si le titre de cet ouvrage est une allusion claire au Big Brother du roman d’Orwell.

Le livre de Yannick Chatelain s’inscrit également dans une lignée littéraire plus ancienne qui remonte aux philosophes des Lumières : sous un habillage fictif qui rend la lecture du texte très agréable, il s’agit d’informer le lecteur et, mieux encore, de le faire réfléchir. Fontenelle exposait ses idées sur l’habitabilité des autres planètes en conversant avec une marquise fictive (Entretiens sur la pluralité des mondes, 1686) tandis que Montesquieu critiquait son époque à travers les observations de deux voyageurs orientaux imaginaires (Les Lettres persanes, 1721). Yannick Chatelain modernise la situation : l’entretien avec une marquise est remplacé par une conférence devant un public international de gouvernants, rythmé par l’accueil des participants, les tea breaks, un buffet garni et la classique séance de questions/réponses à l’orateur ! Relèvent aussi plus nettement encore de la politique-fiction les « mauvaises nouvelles » qui émaillent l’ouvrage comme autant de paraboles dénonçant l’usage totalitaire d’Internet. En revanche, tous les encadrés qui accompagnent la conférence fictive révèlent des faits réels et des informations vraies, recueillies dans la presse générale ou spécialisée, qui fondent l’inquiétude que l’on peut avoir sur les dérives totalitaires d’Internet : les germes d’une société de surveillance, de dénonciation, de contrôle social ou, plus perversement encore, d’auto-contrôle.

Du bon usage de l’ironie Dès la lecture de la première page de cette « conférence » sur l’instauration d’un nouvel ordre mondial de l’Internet, on se rend compte que Yannick Chatelain adopte une rhétorique de l’ironie : il fait semblant de louer ce qu’il veut blâmer ; il se met apparemment du côté de l’ennemi, mais c’est pour mieux le dénoncer. Henri Suhamy décrit ainsi l’ironie : « L’ironie combat l’hypocrisie avec les armes de celle-ci, elle fait semblant d’être convaincue par l’imposture, elle entre dans son jeu pour la détruire. C’est une arme cruelle, car en simulant la rhétorique et même la pensée de l’adversaire, elle s’approprie son être, le dénude, le fait apparaître comme une mécanique transparente, unidimensionnelle, dérisoire. »3

C’est pourquoi, à l’inverse, les opinions qui ont la sympathie de l’auteur sont énoncées à la fin du livre dans un tract, défendant un Internet libertaire, que les participants à la conférence piétinent, littéralement et symboliquement ! La distance que crée entre lui-même et son texte un auteur maniant l’ironie n’est pas sans danger. Son œuvre peut lui échapper, ses intentions être détournées. Que l’on se souvienne de la triste histoire du pamphlet de Maurice Joly, dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu ou La Politique de Machiavel au XIXe siècle (1865). Publié anonymement, ce texte critiquait le règne de Napoléon III au travers d’un plan de conquête du monde fictivement énoncé par Machiavel (déjà lui ! On ne s’étonnera pas que Yannick Chatelain cite fréquemment le rusé Florentin !). Or le texte de Maurice Joly fut plagié en 1900-1901 par la police secrète tsariste de Russie qui lui donna la forme tristement célèbre qu’on lui connaît aujourd’hui : le faux antisémite des Protocoles des sages de Sion, censé relater une réunion secrète de dirigeants juifs pour planifier leur mainmise sur le monde.

j’espere que cet extrait tiré de la preface de mon ouvrage, évitera les meprises sur l’intentionalité de mon ouvrage, merci par avance a més futurs lecteurs et lectrices.


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