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Mycroft 8 mars 2012 11:03

Quelques informations concernant le monde des écoles (d’ingénieur, les seuls véritables écoles sérieuses en France, les écoles de commerce ne valent rien) , que vous ne semblez pas connaître :

L’entrée s’y fait par concours anonyme. Les meilleurs payent leurs élèves pour aller en cour (Polytechnique et les ENS, plus quelques autres plus spécialisées comme l’ENAC). De plus, la partie la plus sélective se fait via le duo prépa-concour, qui se fait en lycée, lesquels réservent souvent les internats en priorité aux élèves de prépa. Le « coût » d’une école d’ingénieur, pour les élèves, n’est donc pas considérable. Les familles modestes ont les moyens d’y envoyer leurs enfants. Ce n’est plus valable pour les écoles d’ingé privées (souvent médiocres) ou pour les écoles de commerce (systématiquement très chère).

Pour le logement, dans le milieux des écoles, la colocation est une réalité régulière, 

Les stages s’obtiennent via l’école, non via le piston familiale. Ce dernier peut juste servir à faciliter la recherche de logement, dans les cas où l’entreprise recrutant ne fournirait pas une aide pour cela.

Il est vrai que l’on trouve peu d’élèves issus de milieux véritablement pauvres dans ces écoles. Mais n’est ce pas parce que les parents des milieux pauvres sont, pour un grand nombre, mauvais dans l’art d’éduquer leur enfants ? Les écoles sont avant tous des trieuses qui enseignent peu (parce que la véritable formation, celle utile au métier, se fera directement en entreprise, les besoin étant trop spécifiques pour être enseigner en cursus éducatif, sauf à faire une école par entreprise) mais valident avant tout un potentiel. De ce fait, elles ne peuvent pas accepter en leur sein un individus dépourvue de potentiel. Or, comment donner ledit potentiel à son enfant quand on a soit même des difficulté dans des domaines élémentaires. Quand on peine à maitriser les bases de la démonstration, on ne peut pas expliquer les maths à son enfant. Et l’éducation national, durant l’enfance puis l’adolescence, ne peut pas complétement se suppléer à l’environnement familial (sauf à mettre les enfants en centre fermés, isolés de leur parents, 24h/24 sous le contrôle rigoureux des enseignants). Elle ne peut pas compenser l’incapacité éducationnel des parents.

De plus, ce sont ceux qui ont une capacité technique théorique poussée (capacité que le système académique cherche à détecter) qui contribuent réellement à l’évolution de l’humanité. L’individu lambda permet, au mieux, à la l’humanité de stagner. Le scientifique (ingénieur, chercheur, médecin...) lui permet d’améliorer la maitrise qu’elle a sur son environnement.

Votre argument sur le mérite est donc peu convaincant. Le véritable argument sur le mérite est tout simplement que ceux qui font vraiment avancer la société (les scientifiques) sont rarement payés plus de 2 ou 3 smics (mis à part les chirurgiens). Les gens vraiment bien payés, eux, sont rarement ceux qui nous font avancer. Ils sont souvent trop éloignées du monde réel pour l’influencer effectivement, autrement que par la politique (politique officielle ou politique d’entreprise, ce qui revient strictement au même). Or, la politique n’est pas un domaine qui nécessite de la réflexion, mais avant tout des contactes, un réseau, et une certaines capacité à magouiller. Contrairement à ce que les haut placés veulent nous faire croire, un politicien, ça se remplace aisément. D’autant plus si on les remplace en masse, puisque, de fait, dans ce cas, les résaux des anciens ne servent plus à rien.

Pour les deux autres arguments, je vous les concède. Notamment le rapprochement entre le pdg et le chauffeur de bus (ou de train, qui gère encore plus de vie humaine). Surtout quand on sait que le pdg n’est pas nécessairement sa boite et qu’il peut se foirer lamentablement sans que la société qu’il dirige ne sombre, grâce à l’inertie de la masse et surtout grâce à ses subordonnés. Alors que le conducteur, quand il se foire, ça fait directement du grabuge, il n’y a personne pour rattraper le coup (c’est moins vrai pour le train, grâce aux recherches payés par la SNCF pour automatiser la sécurité).

Quand au temps de travail, il manque une analyse, au delà de la pénibilité ou de l’intérêt du travail, sur la « densité » du travail, c’est à dire le rapport entre le temps passé, non simplement en présence sur site, mais à agir effectivement, sur le temps de travail total. Par exemple, l’enseignement, même dans les bon établissement où il n’est pas un travail pénible, est un travail intellectuel incroyablement dense. Faire un cour ou corriger une copie est bien plus fatiguant que lire un rapport ou participer à une réunion (ayant fais les deux, je sais de quoi je parle). La densité des métiers payés au SMIC est elle aussi souvent très élevée et proche de 1.


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