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martiseillais martiseillais 27 mars 2012 16:04
Ce n’est pas certain ! Voici ci-dessous l’article de Médiapart sur la situation actuelle de Sarkosy ! Cette affaire occupe ce journal en ligne depuis plus d’un an sans que les Français en soient informés par les journaux et les télévisions ! Les suites vont très certainement réoccuper la une des médias jusqu’a la prochaine élection ! Il serait bon que cette révélation ne reste pas ignorée du grand public ! Faites suivre autant que possible ! Merci.  Bettencourt  : l’argent liquide venu de Suisse menace Sarkozy
26 mars 2012 | Par Fabrice Arfi

La scène se passe le 12 juillet 2010, dans les jardins de l’Elysée. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, fait face au journaliste de France-2, David Pujadas. Une petite table les sépare. L’affaire Bettencourt, révélée un mois plus tôt par Mediapart, est alors à son paroxysme. L’air grave, le geste lent, M. Sarkozy est catégorique quant aux soupçons de corruption politique qui sourdent de l’affaire : « S’agissant de l’enquête sur un financement politique, la vérité se fait jour. Chaque témoin apporte sa contribution pour montrer qu’il y a une calomnie, une campagne (…) C’est une honte » (revoir la vidéo).

A l’époque, le dossier judiciaire est entre les mains, agiles et protectrices, du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, un proche du chef de l’Etat.

Dix-sept mois plus tard, le décor a changé, radicalement. Dans le secret de son cabinet du tribunal de Bordeaux, où l’affaire a été dépaysée début 2011, le juge d’instruction Jean-Michel Gentil signe, jeudi 22 mars, un document qui, en quelques lignes, fait voler en éclats l’assurance présidentielle de juillet 2010. Il s’agit, selon le lexique judiciaire, d’une « ordonnance de saisine » du juge des libertés en vue du placement en détention d’un acteur clé de l’affaire Bettencourt, Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de l’héritière de l’empire L’Oréal, plusieurs fois mis en examen dans ce dossier – et actuellement emprisonné.

© Reuters

L’« ordonnance » du juge Gentil, dont le contenu a été révélé par le Journal du dimanche, affirme que les soupçons de financement politique occulte, loin d’être une vue de l’esprit, sont aujourd’hui de plus en plus documentés. La foudre est venue de Suisse, où, comme nous l’avons déjà raconté (ici), les époux Bettencourt ont caché pendant des décennies au fisc français douze comptes en banque.

D’après l’enquête judiciaire, Patrice de Maistre est aujourd’hui soupçonné d’avoir été la cheville ouvrière, pour le compte des Bettencourt, d’un « système de “mise à disposition d’espèces par compensation” du 5 février 2007 au 7 décembre 2009 pour des montants considérables de 4 millions d’euros ».

Or, selon les résultats d’une commission rogatoire internationale, il apparaît que deux retraits d’espèces de 400 000 euros chacun ont eu lieu en 2007, en pleine campagne présidentielle, à des dates tout sauf anodines au regard des indices déjà récoltés par la justice. Ainsi, un premier retrait a eu lieu le 5 février 2007, deux jours avant un rendez-vous entre Patrice de Maistre et un autre mis en examen du dossier, Eric Woerth, ancien trésorier de la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

La femme de M. Woerth travaillera à partir du mois de novembre 2007 pour le compte des Bettencourt. Et M. Woerth remettra personnellement la Légion d’honneur en janvier 2008 à M. de Maistre, soit l’employeur de sa femme.

Les investigations bancaires en Suisse ont permis d’établir qu’un deuxième retrait avait eu lieu en Suisse le 26 avril 2007. Dans son « ordonnance », le juge Gentil souligne que, le même jour, dans son journal intime révélé par Mediapart, le photographe François-Marie Banier, alors proche des Bettencourt, rapportait des propos tenus devant lui par Liliane Bettencourt : « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui. »

M. Banier avait expliqué il y a un an aux policiers de la brigade financière, qui avaient saisi son journal intime lors d’une perquisition, que ces écrits constituaient des « observations de vies minuscules et de vice majuscule ». « Cela correspond aussi à ma réalité vécue », avait-il ajouté, tout en essayant de minimiser, sans convaincre, l’importance de ses notes sur Nicolas Sarkozy.

« Qu’est-ce que vous me parlez de ça ? »

Ces découvertes helvètes viennent aujourd’hui s’ajouter aux faits compromettants déjà accumulés par la justice en France. Et tout particulièrement les révélations de l’ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, confortées par plusieurs éléments matériels depuis.

Devant plusieurs magistrats, plusieurs policiers, qui se sont succédé pendant des mois pour l’entendre, la ré-entendre, lui faire préciser ceci, lui faire éventuellement retirer cela, Claire Thibout a raconté ces derniers mois, sans varier, la même histoire : elle a été sollicitée début 2007 par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt pour une mission un peu particulière.

Patrice de Maistre© Reuters

Patrice de Maistre lui aurait réclamé 150 000 euros en espèces pour les remettre à Eric Woerth, afin d’abonder secrètement la cagnotte présidentielle du candidat de l’UMP. Sur ces 150 000 euros, 50 000 provenaient, d’après l’ex-comptable, d’un compte parisien (à la BNP) de l’héritière L’Oréal, et 100 000 avaient été acheminés de Suisse.

Le 16 juillet 2010, dans le cabinet d’une juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, qui s’est occupée (brièvement) d’une partie de l’affaire Bettencourt, Claire Thibout avait notamment présenté à la magistrate son agenda de 2007 dans lequel il était justement indiqué à la date du 18 janvier : « Rendez-vous de Mme Bettencourt pour donner enveloppe qui donnera à Patrice. » Or, l’enquête judiciaire a pu établir que dès le lendemain de ce rendez-vous, le 19 janvier 2007, MM. Woerth et de Maistre se sont rencontrés pour un café, à côté du siège de campagne de Nicolas Sarkozy.

Les “carnets de caisse” de la comptable, récupérés par les enquêteurs, montrent par ailleurs que fin 2006/début 2007 de nombreuses sorties d’argent en espèces inexpliquées étaient demandées par les Bettencourt à Claire Thibout. « Liliane Bettencourt laissait parfois échapper de petites choses sur les destinataires de ces enveloppes », a expliqué Mme Thibout à la justice.

Dans son « ordonnance » du 22 mars, le juge Gentil précise encore que plusieurs « témoins attestent d’une visite du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy au domicile des Bettencourt pendant la campagne électorale des 2007 ». Le magistrat affirme que des « investigations sont donc nécessaires s’agissant de ces premières remises de 2007 », qui visent ouvertement la campagne présidentielle de 2007 de l’actuel président de la République.

Sans mettre en cause nommément l’actuel hôte de l’Elysée, deux employés de la maison Bettencourt, un ancien majordome et une secrétaire particulière, avaient évoqué devant les policiers l’existence d’un ballet d’enveloppes remplies d’espèces pour des hommes politiques. Selon l’un de ces témoins, Chantal Trovel, les destinataires des enveloppes étaient essentiellement « des candidats qui cherchaient à financer leur campagne ».

— Question des policiers : « Sous quelle forme se présentaient ces aides ? »

— Réponse : « Il s’agissait d’argent liquide. »

Le maître d’hôtel, Pascal Bonnefoy, l’auteur des enregistrements clandestins qui lanceront l’affaire, a quant à lui assuré aux enquêteurs : « Ces enveloppes, elles existent, j’en ai d’ailleurs vu une. »

Nicolas Sarkozy, lui, ne veut pas entendre parler de l’affaire – il faut dire qu’il est très rarement interrogé sur le sujet. Mediapart a bien tenté l’expérience, le 16 février, dernier en se faufilant à Annecy dans l’un des commerces visités par le chef de l’Etat à l’occasion de son premier déplacement de campagne, une semaine après la double mise en examen d’Eric Woerth. La réponse du président à nos questions se passe de commentaires : « Ecoutez... Qu’est-ce que vous me parlez de ça... ? Je suis là... à Annecy, j’ai pas envie de parler de ça. Ecoutez, on est en démocratie, et on a bien le droit de ne pas répondre aux questions. Vous avez le droit de les poser, j’ai le droit de ne pas y répondre. »

 

 

 


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