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remiaufrere remiaufrere 16 mai 2012 12:19

Au contributeur Salade75,

Quel est le sens d’un niveau de sécurité « nécessaire et suffisant » ?
C’est certainement une question essentielle.

Les deux termes semblent complémentaires mais peuvent se révéler antinomiques.
Ce qui est nécessaire est l’addition des retours d’expériences qui est le produit de décennies d’incidents et d’accidents.

Si aujourd’hui, le transport ferroviaire opéré par l’entreprise publique française est particulièrement fiable, les référentiels de sécurité sont les outils de cette fiabilité.
Ces référentiels sont complexes et à respecter à la lettre. Il s’agit du « nécessaire » !

Est-ce « suffisant » ou trop ?

C’est là qu’ily a une différence entre des nouvelles entreprises sans expériences au niveau de la sécurité ferroviaire même si elles peuvent être efficace techniquement.
Vous parlez de « stratification » ? Je ne suis pas certain de la pertinence du mot même si à titre personnel j’ai pratiqué des référentiels de sécurité complexes et difficiles.
Mais j’ai compris l’intérêt de cette « complexité » : assurer le plus haut niveau de sécurité !
Or, l’arrivée de nouvelles entreprises, pour certaines très nouvelles dans le monde du transport ferroviaire se place au niveau de la prise de marché avec un risque plus ou moins calculé, des contraintes plus limitées par leur état d’esprit et le contenu de certaines de leurs pratiques plus ou moins normées ou précises.

Vous faites la remarque sur dex points précis qui relèvent de la technique du matériel roulant et vous avez sans doute raison. Cela peut évoluer mais ce n’est pas selon moi le problême le plus important.

Le plus grave, c’est le non-respect des instructions essentielles de sécurité genre « oubli d’essais de freins, erreur dans la circulation par défaut de conduite, etc... »...
Bien entendu, les salariés d’entreprises privées (type ECR) essayent de faire correctement leur travail et nombreux le font bien.
 
Mais alors que la circulation dans l’entreprise publique SNCF s’exerce d’abord et avant tout par le « réflexe sécurité » ce qui est loin d’être le cas pour certaines entreprises « entrantes » sur le « marché » qui privilégie de facto le « client » en prenant parfois ou souvent des largesses avec le respect strict des questions sécurité.

S’il s’agit là d’une vision nouvelle, je crains qu’elle ne soit pas très constructive.

Pour autant, cela n’exonère pas la SNCF de faire des efforts bien entendu. Sans évolution, c’est la stagnation et la régression technique et sécuritaire qui interviendront.

Il faut étudier toutes les idées nouvelles d’où qu’elles viennent mais comprendre aussi leur objectif.

S’il s’agit d’être plus souple avec la sécurité, ce sera une rupture historique dans le plus haut niveau de sécurité qui existe en France et dans d’autres pays européens.
Bien sûr, cette remarque ne doit pas servir à ne rien faire mais à réfléchir avec intelligence.
Tout ce qui est possible de réaliser n’est pas écrit sur un référentiel SNCF, et la capacité d’imagination et de conception n’est pas un monopole public !

Mais remarquons que la volonté de dévellopper presque à tout prix la « concurrence libre et non faussée » en favorisant concrètement la constitution d’entreprises privées avec des obligations que je considère limitées en matière de sécurité (et sans réelle sanction de l’EPSF qui se contente de lettres de remarques et/ou de recommandations) est un risque non « calculé ».

Quand au « Droit de retrait », il est concretement presque impossible à exercer dans le secteur privé, et très difficile au sein de la SNCF (hors effet « groupe » type agression très grave d’un agent d’accompagnement des trains par exemple).

C’est par le seul effet « collectif » qu’il peut s’exercer sans crainte par les salariés. A défaut, si cela se réduit à une ou quelques personnes, même justifié légalement, cela demeure une décision et une mise en oeuvre délicate. Bref, absolument pas confortable comme vous pouvez le laissez entendre.
Votre « provocation » est intéressante pour argumenter sur cet outil légitme de défense du salarié.

Bien à vous,
Rémi AUFRERE


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