• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Thierry Crouzet Thierry Crouzet 19 juillet 2006 10:01

Quelques réponses en vrac (à leur juste place) :

1/ Les futurs probables n’existent pas. Il est impossible de définir la probabilité d’un futur donné sinon en s’accordant une marge d’erreur faramineuse. Bien sûr, les analystes en tout genre ne peuvent pas être d’accord car leur gagne-pain est la prévision. Mais il suffit de regarder en arrière pour constater qu’ils se trompent presque toujours. Leur taux d’erreur est monstrueux.

2/ Parmi les futurs probables, il y a toujours des futurs opposés, logique au vue de la marge d’erreur. Comment choisir entre ces futurs pour mener une politique à long terme ?

3/ Rien n’empêche de mener des politiques à long terme mais il faut savoir qu’elles reviennent à parier sur l’avenir. Nul ne peut savoir ce que sera le long terme. On peut décider de réduire à long terme les gaz à effet de serre. Ce n’est pas pour ça que nous connaîtrons le climat ou le niveau de pollution à long terme. Bien sûr, ce n’est pas une raison pour ne pas agir. Mais il ne faut pas se chercher des justifications chez les oracles.

4/ La plupart d’entre-nous menons nos vies avec des politiques à long terme. Une politique à long terme est une politique suivie avec persévérance (ce qui est antinomique avec nos démocraties où les têtes changent sans cesse). Elle commence aujourd’hui et elle est faite pour durer.

5/ Personne ne peut gérer le futur intelligemment. Le futur est inintelligible car il est totalement inconnu à cause des hasards de type deux. Essayer d’être intelligent avec le futur, c’est être intelligent tout de suite, ne pas faire de connerie tout de suite. Si le climat se détraque, c’est à cause de nous, c’est à nous de changer les choses maintenant. Nous devons cesser de faire des plans sur la comète.

6/ Il est vrai que nous savons modéliser les comportements sociaux. Tous ces modèles ont pour caractéristique d’engendrer des situations imprévisibles, même en simulation. Une modélisation permet de comprendre les interactions, de comprendre comment s’organise la complexité, elle ne permet pas de la faire disparaître. Une modélisation n’aide en rien à prévoir l’avenir. Elle permet juste d’envisager une infinité d’avenirs possibles. Pour obtenir cette diversité, il n’est même pas besoin d’intégrer des hasards de type deux, tant est grande la sensibilité aux conditions initiales de presque toutes les simulations.

7/ Tout ce que je dis c’est qu’il faut arrêter de faire de la politique comme si l’avenir était écrit. S’il était si facile de prévoir l’avenir, il serait encore plus facile de faire fortune.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès