BMDE ou euroRIC
Un excellent article de Dedefensa réussit le tour de force de
présenter et classer les différents facteurs impliqués dans la question
du BMDE (Ballistic Missile Defence in Europe) et plus généralement du
Global BMD. Il résume les travaux de la grande conférence sur la
question des antimissiles réunissant à l’invitation du ministère russe
de la défense les délégations de très nombreux pays. Elle s’est tenue à
Moscou les 3 et 4 mai et est comme à l’habitude passée inaperçue en
France, les observateurs ayant apparemment d’autres préoccupations.
Nous renvoyons les lecteurs à l’article.
La question est si complexe et apparemment si embrouillée que nous ne
pourrions mieux la résumer que ne le fait Philippe Grasset. Disons
seulement que le pouvoir américain, malgré les difficultés multiples qui
l’assaille, continue à faire de cette question un enjeu pour imposer
ses stratégies à la Russie et autres parties concernées, sans tenir
aucun compte de leurs objections et mesures de rétorsions
éventuelles...le tout au prétexte d’une menace balistique iranienne
dirigée contre...les Etats-Unis et, on le devine sans être expert en
missiles, aujourd’hui totalement illusoire.
Nous serions pour notre part tentés de
voir dans les positions américaines le développement d’une politique de
force aveugle produite par ce que nous nommons dans notre jargon un
système anthropotechnique incontrôlable et imprévisible, celui du lobby
militaro-industriello-diplomatique qui dicte sa position au peuple
américain et autres autres peuples assujettis.
Mais cette constatation, à supposer qu’elle soit fondée scientifiquement, ne devrait pas conduire les Sapiens que nous sommes à démissionner face aux dictats émanant du système, ou si l’on préfère, aux risques pris par lui à nos dépens.
Se pose en particulier la question de
savoir si n’émergera jamais une défense européenne commune capable de
protéger l’Europe devant de tels risques. A plus court terme, on se
demandera ce que la diplomatie du nouveau président français devrait
conclure suite à la conférence de Moscou, puis tenter négocier avec
ses partenaires européens : faire le mort au sein de l’Otan, comme ce fut
le cas jusqu’à présent, ou proposer une politique plus digne des
moyens dont dispose notre industrie et nos armées dans ce domaine ?
Les perspectives d’un euroBRIC, ou pour
faire plus simple, d’un euroRIC, que nous avons souvent envisagées,
devraient alors être approfondies
Référence
http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_l_entr_e_des_antimissiles_dans_la_crise_haute__07_05_2012.ht ml