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Dav (---.---.191.21) 23 juillet 2006 22:05

Tout le monde a pu voir Jack Lang pris en photo avec de très jeunes enfants africains pour protester contre leur expulsion, ou a pu entendre le slogan « stop à la chasse aux enfants ». De nombreux Français ont dû alors imaginer des scènes où d’ignobles policiers raflaient des gamins et les jetaient dans des avions pour les renvoyer chez eux.

Cette propagande médiatique orchestrée par les gauchistes de notre pays ne correspond pas à la réalité. Explications : Lorsqu’un ressortissant étranger réside clandestinement en France, l’administration peut lui notifier un « arrêté de reconduite à la frontière » (APRF). En pratique, un clandestin faisant l’objet d’un APRF, s’il est arrêté, est placé en centre de rétention administrative puis reconduit à la frontière où il prendra un avion (à nos frais) pour retourner dans son pays d’origine.

Il faut savoir que le taux de reconduite à la frontière, bien qu’en augmentation, est en moyenne de l’ordre de 35-40 %, et est parfois très faible. Par exemple, il était, il y a quelques années, de l’ordre de 10 % dans les Alpes-Maritimes. C’est-à-dire que sur cent personnes faisant l’objet d’un APRF, dix uniquement étaient effectivement reconduites dans leur pays, les autres restant clandestinement en France, dans l’attente d’une régularisation massive comme ce fut le cas en 1997.

Pourquoi un taux de reconduites à la frontière si faible ? Tout simplement parce que la loi est honteusement détournée. Les associations gauchistes de défense des étrangers conseillent par exemple aux clandestins de cacher leur passeport. Or, un clandestin sans passeport est un véritable casse-tête pour l’administration : elle doit être certaine qu’il n’est pas mineur (rappelons qu’un mineur de 18 ans ne peut pas faire l’objet d’un APRF) et elle doit faire appel à des traducteurs/interprètes pour déterminer sa nationalité. Sachant qu’il lui aura été conseillé (toujours par les mêmes) de se taire, on comprend sans mal la difficulté de la tâche. Et lorsqu’enfin, on connaît le pays où il devrait être reconduit, il faut obtenir un laissez-passer consulaire (puisque le passeport a « disparu »). On assiste alors à un marchandage où les autorités françaises donnent des « pourboires » aux consulats afin qu’ils reconnaissent leur ressortissant et délivrent ce fameux laissez-passer, permettant une reconduite à la frontière effective. Toutes ces procédures étant très longues et souvent inefficaces, le clandestin, dans la majorité des cas, est relâché dans la nature...

Par conséquent, faire croire aux Français que les policiers expulsent des étrangers à tour de bras, qui plus est des enfants, est une manipulation nauséabonde.

Il est tout à fait possible, pour un ressortissant étranger, de venir légalement travailler et résider en France. Il suffit qu’une entreprise souhaitant faire appel à lui remplisse un dossier administratif et obtienne l’accord des autorités françaises. Il est bien évident que ce type d’immigration est marginal. Pire, depuis deux ans environ, on note un durcissement de l’administration. Résultats : à cause de la lourdeur de notre droit du travail ou bien à cause de l’anti-libéralisme de nos fonctionnaires, de plus en plus de dossiers sont refusés. Il y a peu, par exemple, le responsable d’une Direction Départementale du Travail, m’a dit : « Moi, je refuse la majorité des dossiers d’Américains en ce moment. Vous comprenez, y en a marre des Américains. Ils se croient les maîtres du monde et viennent exploiter nos salariés, chez nous ! Alors, je lutte comme je peux contre leur impérialisme en refusant leurs dossiers ».

Pour mes clients, majoritairement des cadres de groupes internationaux souhaitant venir en France pour développer les filiales françaises, ce type de raisonnement est d’un autre âge. Le plus souvent, ils choisissent un autre pays pour poursuivre leur activité. Comment leur donner tort ?

D’un côté, une immigration clandestine mal régulée, porteuse de main-d’œuvre peu ou pas qualifiée, de l’autre une immigration de travail peu développée en raison d’une inadéquation à l’économie de marché globalisée. On comprend dès lors pourquoi la France, dans un déni de réalité destructeur, tombe tous les jours un peu plus bas.


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