• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


taktak 20 juin 2012 11:07

"ce n’est maintenant plus possible sous la crise systémique du régime impérialiste : la petite bourgeoisie devra bientôt choisir son camp, celui de la réaction et des sanctions pour sauver l’impérialisme, ou celui de la révolution et du socialisme. Pour la classe ouvrière et ses alliés, il importe de rallier de larges détachements de petit-bourgeois dans son camp"

Si je ne suis absolument pas d’accord avec votre analyse très dogmatique, c’est qu’elle ne s’appuie pas sur une analyse de la réalité, mais sur des concepts politiques hors sol auxquels vous essayer de tordre la réalité. Je précise donc que mon commentaire n’est pas aussi générique que votre article et s’attache particulièrement à la situation de l’Europe et plus spécifiquement de la France.

Le passage que votre article que je cite ci dessus est symptomatique de votre raisonnement idéaliste. Effectivement, pour que la classe ouvrière, c’est à dire la classe exploitée, s’émancipe de la domination de la classe capitaliste, il lui faut arriver à prendre conscience de son existence. L’enjeu est bel est bien là que de montrer qu’il n’existe pas au sens politique de classe moyenne, et même de classe moyenne supérieure, toute la subtilité de la domination politique par la classe dominante étant de faire croire à un continuum socio-économique faisant que les exploités se considèrent tous comme faisant partie de la classe moyenne ou en passe de le devenir et celà à un niveau individuel. Cela passe essentiellement de nos jours par la promotion de l’individualisme à travers la société de consommation mais surtout l’organisation du travail (faire croire à tout employé qu’il est un cadre, à tout indépendant qu’il est un patron...).

Historiquement, les capitalistes ont largement utilisé le nationalisme bourgeois pour obtenir le soutien des classes populaires, en particulier de la petite bourgeoisie. Encourager le sentiment national revenait effectivement à masquer le clivage de classe. Qui plus est, cela servait également les intérêts d’un capitalisme dont l’impérialisme se situait à un niveau national.
Le nationalisme bourgeois, à travers la xénophobie, permet également une division de la classe ouvrière.

Mais la lutte des travailleurs et la remondialisation capitaliste ont changé la donne. Dans les pays développés, la classe ouvrière s’est structurée au niveau de l’état nation, aboutissant à des états providences limitant l’exploitation capitaliste : les conquètes sociales, le developpement de large secteurs publics échappant aux marchés, des syndicats nationaux puissants, ... sont autant de contraintes pour l’extraction du profit par la classe capitaliste. D’où la restructuration de la classe capitalistes à un niveau supra nationale échappant. L’UE est l’archétype de cette reconstruction d’une domination totale ou le peuple (y compris la petite bourgeoisie) n’a pas voix au chapitre.
Dans ces conditions, le cadre de la Nation est déserté, et même rejeté par la classe capitaliste. Dans le même temps, la classe ouvrière au niveau mondiale reste divisée de part ses diffirences culturelles, mais aussi de part le fait que les niveaux d’exploitations différents, les consciences de classe diverses selon les pays permettent une division à travers une mise en concurrence (délocalisation, immigration) permise par la mise en œuvre d’un cadre supra national qui s’affranchit de toute limitation par l’expression d’une quelconque souveraineté populaire.
La prise de conscience de l’interet commun entre les différentes couches populaires que vous appelez de vos voeux ne peut donc se réaliser qu’à travers la défense de la Nation. D’une part car les clivages culturels entre les différentes classes ouvrières nationales ne sont dépassables qu’à long terme ce qui est incompatible avec la rapidité de la contre offensive menée par la remondialisation capitaliste. D’autre part, car les avants gardes de ces différentes classes ouvrières sont correctement structurées à un niveau national et peuvent s’appuyer sur l’existence d’une Nation, c’est à dire la conscience d’un intérêt collectif primant l’intérêt particulier de la classe capitaliste. Il suffit de voir l’exemple de la crise en Europe. La BCE et la CE dictent de façon homogène leur loi à chaque état, réclamant des transfers de souveraineté à l’échelon supra nationale, alors que chaque peuple lutte dans le cadre national pour faire entendre son refus des plans d’austérité et de dépeçage et souhaite donc faire entendre la souveraineté du peuple.
Aujourd’hui, le véritable internationalisme, c’est que chaque classe ouvrière fasse l’unité autour d’elle en tant que Nation, et sur cette base porte le combat en soutennant le combat de classe des autres Nations, en desserrant le carcan des structures supra nationales capitalistes (UE, euro...).
Défendre la Nation au sens progressiste du terme, c’est à dire associer drapeau rouge et drapeau tricolore :

  •  c’est battre le nationalisme bourgeois et la division de la classe ouvrière qu’il porte par la xénophobie et le chauvinisme. A ce titre, ne porter sur le plan politique la défense de la Nation et l’abandonner à l’extrème droite c’est condamner la classe ouvrière à la division. Les dernières élections en France ont bien montrée que le gauchisme ne permet pas de battre l’extrème droite, au contraire.
  • c’est rendre au peuple sa souveraineté, à travers la souveraineté de la Nation, et donc lui donner l’outil pour à la fois prendre conscience de son unité en tant que classe, de ses intérets contradictoires d’avec la classe capitalistes aujourd’hui totalement mondialisée (voir les G20) et s’émanciper de la domination de classe
  • c’est jeter les bases d’une vraie solidarité entre Nations, sur la base du respect mutuel de la souveraineté de chaque peuple, permettant à chacun à son rythme en fonction de sa culture et de son histoire, ce qui ouvre la possibilité à un dépassement des Nations pour une unité internationale des classes ouvrières.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès