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Voltaire Voltaire 27 juin 2012 11:33

Vous faites à mon avis plusieurs erreurs d’interprétation.

Certes, la justesse des analyses de F Bayrou est très largement reconnue. Et nombre de ses proposiitons sont également largement appréciées. Mais les électeurs attendent d’un responable politique qu’il soit en position d’appliquer un projet. Un responsable politique ne peut pas se contenter de tenir le rôle d’un journaliste ou d’un commentateur académique...

Fort logiquement, malgré un sentiment globalement positif, les électeurs ont considéré que F Bayrou n’était pas en situation de gagner ni même de peser sur les orientations politiques d’un futur gouvernement, et se sont donc reportés vers les candidats et partis les plus proches de leurs idées.

F Bayrou a commis plusieurs fautes impardonables pour un responsable politique : une gestion catastrophique de son propre parti, une totale absence de recherche d’alliés, l’abandon (voire le mépris envers) de ses élus locaux (qui constituent le maillon essentiel de toute conquête politique), l’absence de propositions concrètes au delà de ses grandes lignes programmatiques.
A cela s’est ajouté une déclaration ridicule sur le second tour, qui constituait un suicide politique : certes, il lui était impossible d’appeler à voter en faveur de N Sarkozy qu’il avait combattu pendant 5 ans, mais il était tout aussi ridicule de déclarer voter pour un candidat dont il avait deéclaré le programme économique ’intenable« . Sans compter que, politiquement, ne pas »négocier« une telle déclaration contre des garanties politiques et programmatiques relevait de l’inconscience. Or les électeurs respectent le savoir-faire politique autant que les idées.

Enfin, vous faites, comme beaucoup, une confusion entre la différence idéologique gauche-droite, et la séparation politique majorité-opposition.

Le »Centre« n’est ni de droite ni de gauche. En ce sens, Bayrou a raison. C’est une évidence, le »centre« porte un projet politique et une vision de la société différente de la droite ou de la gauche, et peut donc, doit donc s’affirmer en tant que tel.
Mais, notamment dans un système politique à dominante majoritaire, il y a une majorité et une opposition. Et pas de »milieu", de marécage flou. On ne peut pas faire l’essuie-glace, les électeurs ont besoin de savoir si vous êtes dans la majorité ou dans l’opposition. On peut être dans la majorité de façon conditionnelle, ou dans une opposition constructive (c’est la position de Borloo pour son nouveau groupe centriste), mais on doit être quelque part. Et dans notre système politique, de la commune à l’assemblée nationale, l’appartenance à la majorité ou à l’opposition se traduit par le vote favorable ou défavorable du budget.

F Bayrou avait anoncé que le budget proposé par le PS était intenable. S’il avait indiqué que, pour cette raison, il se situerait logiquement dans l’opposition, même constructive, il aurait recueilli un large soutient de tous les centristes. C’était la seule option possible dans la mesure où le PS, et la gauche dans son ensemble, refusait toute idée d’accord avec le centre. Mais il a choisi un positionnement illisible, et en a donc payé le prix. Un responsable politique a des devoirs envers ses électeurs, dont celui d’être élu et de faire élire des candidats pour pouvoir peser et influencer les décisions. A ce niveau, il a échoué, et donc doit logiquement en tirer des conclusions.

Le groupe centriste qui se constitue à l’assemblée nationale constitue l’ébauche de ce qui est nécessaire pour les idées du centre puissent revivre. La question des personnes est secondaire. On a d’influence qu’en fonction des voix des électeurs et du nombre de ses élus. Il était abérant d’avoir une famille politique qui soit éclatée en 4 partis alors que tous défendent la même vision sociétale. Il est infiniment plus simple de se réorganiser dans l’opposition (il n’y a pas l’attrait du pouvoir pour débaucher les hommes) ; souhaitons que cette entreprise de réunification soit courronée de succès. L’électorat centriste existe, et pèse sociologiquement environ 15%. Il doit pouvoir identifier clairement un parti et des candidats qui défendent ses idées. Et dans la mesure où la gauche refuse tout accord avec le centre, cela ne peut se faire que dans l’opposition actuelle, avec une alliance électorale exigeante avec un partenaire, l’UMP. Celle-ci étant affaiblie, c’est une occasion unique pour le centre de reprendre son influence normale. Il serait vraiment navrant que, pour des raisons de querelles de personnes, cette tentative échoue.


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