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Morpheus Morpheus 14 juillet 2012 14:15

@ Scual

Mon intervention ne visait pas à démontrer que vous êtes « le méchant », mais que vous n’êtes pas démocrate. Votre conception du pouvoir est éminemment oligarchique, ou en tout cas aristocratique (ce qui in fine donne toujours lieu à une oligarchie). Comme vous vous faites le défenseur des conceptions oligarchiques du pouvoir, ennemies de la démocratie, vous vous positionnez en ennemi de la démocratie, et c’est donc en ces termes que je vous répond. Or, cette oligarchie perfide, déguisée depuis deux cent ans en "démocratie représentative" (oxymore) exerce son pouvoir sur nous depuis trop longtemps et avec trop de perversion et de trahison. N’espérez tout de même pas, dès lors que vous défendiez l’indéfendable, que je vous frotte dans le sens du poil. Toutes les idées ne se valent pas, et les vôtres sont indignes de l’idéal humaniste qui doit prévaloir, aujourd’hui plus que jamais.

Un citoyen est une personne qui vote elle-même pour (ou contre) les lois qui sont proposées pour gérer la vie en commun. Dans le « gouvernement (prétendument) représentatif », le peuple n’est pas citoyen, il est électeur, c’est-à-dire qu’il a juste le droit de choisir, parmi un petit panel de candidats qu’il n’a pas lui-même choisit (ils sont choisis par les partis), le maître qui décidera de tout à sa place, sans consulter le peuple (ou lorsqu’il le consulte, sans en tenir compte si cela ne va pas dans son sens - cf. TCE), sans avoir de compte à rendre (pas de mandat impératif), sans risque d’être révoqué s’il trahis peu ou prou ses engagements électoraux (pas de révocabilité permanente des élus) et cela pour cinq ans. Et on appelle cela « démocratie » ? On se fout de notre gueule !

Nous n’avons pas besoin, en tant que citoyen, de tout savoir sur tout. Ce n’est pas du tout cela que j’ai dis (c’est cela que vous feignez de comprendre pour tenter de discréditer mon point de vue, mais je ne suis pas dupe). Ce que je dis, c’est que tout le monde, à peu de chose près dispose de capacité à se rendre compétent dans un domaine particulier afin de gérer une question relative à ce problème particulier. Cela s’est déjà vu, dans le cadre de commissions citoyennes tirées au sort, de citoyens non spécialisés, devant rendre un rapport déterminant sur des questions concernant les OGM, et cela dans un pays d’Afrique. Si des citoyens africains sont capables de s’emparer de sujets pointus comme celui de la technologie des OGM, de devenir compétent en écoutant les experts des industries (pro OGM) comme les experts indépendants (opposés aux OGM), et de se former une opinion indépendante, alors je ne vois pas en quoi une commission d’électeurs français (ou belges, ou allemands, ou bulgare, ...) n’en serait pas capable.

Je suis même certain que cette commission de citoyens sera bien plus compétente, à la fin de ses travaux, sur la question posée, que n’importe quelle commission parlementaire d’élus (dont on peut aisément vérifier l’assiduité par leur non présence à l’assemblée, pour bon nombre d’entre eux). Donc, votre argumentaire « NON, nous pouvons pas être expert en tout », ne vaut rien : ce n’est qu’un épouvantail utilisant le premier stratagème de la dialectique éristique (cf. Schopenhauer). Vous avez une vision grossière et péjorative de la démocratie et du peuple. Vous vous en excluez vous-même et ce n’est sûrement pas à votre honneur.

Votre continuez dans le même sens, en prétendant que c’est moi qui mépriserait le peuple en niant leurs savoir. A nouveau, mensonge interprétatif. Il ne s’agit pas de cela. Dans une démocratie, tout le monde est amené, potentiellement, sur base des mêmes chances statistiques (mécanisme égalitaire du tirage au sort) a exercer une responsabilité au sein de l’organisation politique, d’exercer un certain pouvoir (limité dans son étendue et dans le temps, pour éviter les abus de pouvoir). Chacun est donc en mesure de se rendre compétent pour exercer cette charge. Maintenant, il existe plusieurs possibilités dans le tirage au sort, par exemple, celui-ci peut être sur base du volontariat (seuls sont tirés au sort ceux qui se portent volontaires - ou se sentent la capacité et la volonté d’exercer une charge). C’était notamment le cas à Athènes il y a 2500 ans. Nous ne sommes donc pas dans l’arbitraire. Et les connaissances spécifiques des uns et des autres ne sont nullement remises en cause. Par contre, ce qui est remis en cause dans le tirage au sort, par rapport au gouvernement (prétendument) représentatif, ce sont les connivences, les conflits d’intérêts, le lobbying, la corruption active ou passive, le clientélisme, bref, tous les vices inhérents à l’oligarchie.

Et de poursuivre dans votre délire sur le même ton, en en rajoutant toujours plus. Je vous laisse là à vos diatribes. Elles ne me concernent pas.

Pour votre dernier argument, vous dites « rien ne garantit que les tirés au sort seront compétent ». Sans doute, mais qu’est-ce qui garantit que les élus le sont ? Et qu’est-ce qui garantit qu’ils seront non seulement compétent, mais honnêtes  ? Et qu’est-ce qui garantit qu’ils agiront en fonction de l’intérêt général et non en fonction d’intérêts particuliers (les leurs ou ceux de leurs sponsors) ? Vous voudriez vraiment nous faire croire que toute cette clique d’élus sont tous compétents, honnêtes, vertueux ? Vous vous fichez du monde, ou quoi ? Dans tous les cas, dites-moi donc, s’ils sont si compétents que cela, tous vos « experts » élus, comment se fait-il que nous soyons en crise quasi permanente depuis des lustres - que dis-je, depuis des décennies ?

Un petit rappel des faits :

En 1973, alors que la présidence étasunienne est plongée dans la crise du Watergate, survient la guerre du Kippour entre Israël et une coalition entre l’Egypte et la Syrie, ce qui entraînera la crise du pétrole, lorsque l’O.P.E.P. décidera l’année suivante de quadrupler le prix de l’or noir, plongeant le monde dans une récession économique durable (la même année, le groupe anglais Pink Floyd sortira son album The Dark Side of the Moon, aux relents prophétiques, notamment à travers sa sixième plage intitulée Money). Le 11 septembre 1973, au Chili, le gouvernement socialiste du Président Salvatore Allende est violemment renversé par un putsch militaire dirigé par le Général Pinochet, et soutenu par la C.I.A. et les « Chicago boys », des disciples de l’économiste étasunien Milton Friedman, qui en profitent pour inaugurer le premier laboratoire grandeur nature de leur projet « libéral » ultra capitaliste (que la novlangue a appelé pudiquement « ultra libéral »).

En 1979, c’est la révolution iranienne, qui débouchera sur le second choc pétrolier, et incidemment sur la guerre entre l’Iran et l’Irak qui durera près de dix ans.

En 1989, chute du Mur de Berlin et effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est. Le capitalisme triomphant s’impose partout et lâche ses chiens sur l’économie mondiale. Suite à cela, crises monétaires et financières à répétition : Junk Bonds (1989), bulle spéculative japonaise (1989), invasion du Koweït et bulle sur le pétrole (1990), crise du système monétaire européen suite au référendum français sur le traité de Maastricht (1992 - 1993), brusque correction du marché obligataire (1994), crise économique mexicaine (1994), crise asiatique (1997), crise économique au Brésil (1997 - 1998), quasi-faillite du Hedge fund « Long Term Capital Management » (1998), crise des taux d’intérêts en Turquie (2000), bulle d’internet (2000), attentats du 11 septembre (2001), Junk bonds, encore (2001), crise économique en Argentine, agrémenté d’une course aux guichets (2001), crise sur les marchés obligataires au Brésil (2001), crise des Subprimes (2007), entraînant une crise systémique mondiale majeure (2008 à ?), crise de l’Euro (2010).

En 1973, alors que la présidence étasunienne est plongée dans la crise du Watergate, survient la guerre du Kippour entre Israël et une coalition entre l’Egypte et la Syrie, ce qui entraînera la crise du pétrole, lorsque l’O.P.E.P. décidera l’année suivante de quadrupler le prix de l’or noir, plongeant le monde dans une récession économique durable (la même année, le groupe anglais Pink Floyd sortira son album The Dark Side of the Moon, aux relents prophétiques, notamment à travers sa sixième plage intitulée Money). Le 11 septembre 1973, au Chili, le gouvernement socialiste du Président Salvatore Allende est violemment renversé par un putsch militaire dirigé par le Général Pinochet, et soutenu par la C.I.A. et les « Chicago boys », des disciples de l’économiste étasunien Milton Friedman, qui en profitent pour inaugurer le premier laboratoire grandeur nature de leur projet « libéral » ultra capitaliste (que la novlangue a appelé pudiquement « ultra libéral »).

En 1979, c’est la révolution iranienne, qui débouchera sur le second choc pétrolier, et incidemment sur la guerre entre l’Iran et l’Irak qui durera près de dix ans.

En 1989, chute du Mur de Berlin et effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est. Le capitalisme triomphant s’impose partout et lâche ses chiens sur l’économie mondiale. Suite à cela, crises monétaires et financières à répétition : Junk Bonds (1989), bulle spéculative japonaise (1989), invasion du Koweït et bulle sur le pétrole (1990), crise du système monétaire européen suite au référendum français sur le traité de Maastricht (1992 - 1993), brusque correction du marché obligataire (1994), crise économique mexicaine (1994), crise asiatique (1997), crise économique au Brésil (1997 - 1998), quasi-faillite du Hedge fund « Long Term Capital Management » (1998), crise des taux d’intérêts en Turquie (2000), bulle d’internet (2000), attentats du 11 septembre (2001), Junk bonds, encore (2001), crise économique en Argentine, agrémenté d’une course aux guichets (2001), crise sur les marchés obligataires au Brésil (2001), crise des Subprimes (2007), entraînant une crise systémique mondiale majeure (2008 à ?), crise de l’Euro (2010).

Vos experts, ils sont d’une compétence, c’est indéniable ... smiley Ce serait rigolo, si ce n’avait pas des conséquences tragiques et inacceptables (guerres, famines, accroissement de la pauvreté et des inégalités, esclavage, criminalité, etc.). Oui, vraiment, votre oligarchie d’experts compétents, elle sent la merde, Scual. La merde !

Il est l’heure du grand nettoyage.

Morpheus
(un incompétent qui a arrêté l’école à 16 ans et n’est spécialiste en aucun domaine, mais capable de faire la différence entre une démocratie et son stricte contraire)


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