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sasapame sasapame 4 août 2012 09:16

@ Traroth, Stanh,

je suis bien d’accord avec Perlseb pour y insister : la résonance peut contenir un potentiel gigantesque.

Oui, c’est l’énergie cinétique des pas de la troupe qui aura apporté l’énergie de déformation nécessaire pour casser le pont. Il n’y a aucun doute à avoir là-dessus. Mais le drame en question s’est produit précisément parce que l’énergie de déformation s’est concentrée sur une zone très réduite de la structure, raison pour laquelle elle a pu être localement si élevée qu’on y a dépassé les niveaux de contraintes tolérables. Or cette concentration ne dépend pas du nombre de soldats (leur masse reste dérisoire au regard de celle du pont), elle dépend purement de la fréquence.

Sauf à tomber sur un mode, la troupe ne risquait pas de faire monter la contrainte locale à un niveau un tant soit peu comparable aux limites du matériau. Certes, la contrainte locale (la réponse) sera proportionnelle au nombre de soldats (l’amplitude de l’excitation en effort imposé), mais l’effet de concentration lié à la résonance est bien plus décisif ici. C’est, en un mot, ce qui fournit un potentiel gigantesque, tandis que le nombre de soldats n’est qu’un vulgaire facteur multiplicateur.

Il faut bien insister, ici, sur la distinction local-global. Car la résonance est toujours un phénomène global, tandis que la déformation critique est localisée. Par ailleurs, si on considère le pont dans son ensemble, on pourrait croire à une contradiction car un mode vibratoire est justement une configuration qui minimise l’énergie de déformation (donc qui maximise l’énergie cinétique). Oui, mais au total, pas au plan local.

Moi qui ne suis ni physicien ni chimiste, voilà ce que je comprends de l’idée de vouloir mettre en résonance un cristal renfermant certains atomes visés : c’est bien une affaire de concentration des effets : il s’agirait d’obtenir localement — en un ou quelques points — une pression gigantesque. Et à partir du moment ou ce « localement » signifie un volume infime, je ne vois pas de raison de douter a priori que l’apport d’énergie nécessaire soit techniquement infaisable.

Ensuite, je suppose qu’il s’agit de compter sur une réaction en chaine. Comme dans tous les autres cas évoqués, exemple Chamonix et la dynamite.

Si votre objection consiste à dire qu’on ne crée pas d’énergie à partir du néant, très bien. Mais d’un autre côté, si on vise la fusion, froide ou chaude, c’est bien pour pouvoir récupérer plus d’énergie qu’on en apporte SOI-MÊME au système. On voit donc bien là, déjà, qu’il faut faire plus de distinctions, sans quoi on ne risque pas de s’entendre sur ce qui est possible ou non. Or je crois que vous n’êtes pas assez clairs (vous non plus).

Quand on exploite les énergies fossiles, sauf à être un fanatique vert qui tourne en rond, on ne calcule pas le rendement en comptant, au dénominateur, l’énergie qu’il a fallu fournir, initialement, pour obtenir les nappes de pétrole... Je mets du bois dans mon poêle (après l’avoir fait venir et l’avoir redéplacé, certes), j’apporte une étincelle et... Dans chaque cas, on met à profit un potentiel énorme déjà contenu dans certains systèmes lorsqu’ils sont dans certaines configurations. L’énergie qu’il aura fallu fournir, auparavant, pour obtenir ces systèmes et ces configurations, c’est une autre affaire. Que je sache, l’homme n’a pas eu à créer d’abord le soleil et les planètes pour avoir le droit de faire griller sa bidoche ensuite. Or une étincelle c’est un apport d’énergie dérisoire, ce qui n’empêche pas qu’on puisse, avec, provoquer un incendie sur des millions d’hectares.

Action-réaction ? Oui, si l’énorme rocher situé au-dessus de ma maison en vient un jour à la rayer de la carte, je suis sûr qu’elle aura appuyé aussi fort sur le rocher que le rocher lui aura appuyé dessus... Mais ça ne signifie en rien qu’il aura fallu commencer par appliquer un effort du même ordre pour faire glisser le rocher (quant à l’énergie cinétique que ce dernier aura acquise avant l’impact, elle viendra entièrement du dénivelé, évidemment).

L’erreur que vous commettez ici est de raisonner en statique. Du reste, vous oubliez l’idée de réaction en chaîne, de concentration d’effet, de levier, ... Qui vous dit qu’il est interdit d’envisager d’exploiter un potentiel au premier stade du procédé ? En réalité, il ne s’agit évidemment pas de produire directement un effort un tant soit peu comparable à l’effort qui sépare deux atomes chargés positivement. Ensuite, l’approche statique ne convient pas car il ne s’agit pas de comparer la force des pas des soldats à l’effort qu’il faudrait fournir, EN STATIQUE, pour casser le pont. La différence (le ratio) est bien trop élevée. Non, il s’agit de trouver et d’exploiter un système et une configuration qui fournisse l’effet de levier et la concentration des effets.


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