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aberlainnard 4 août 2012 16:05

Votre analyse est malheureusement juste et le dernier paragraphe de l’article décrit bien ce vers quoi une bonne compréhension de l’écologie devrait raisonnablement nous conduire collectivement.

 Quand vous dites :

"J’ai pu constater une fois de plus combien l’écologie pouvait déclencher de haine et de propos absurdes, de mépris et de remarques délirantes« 

 Cette constatation se vérifie qu’on se place du côté des pro ou du côté des anti. Ça n’est pas étonnant. D’un côté comme de l’autre, les opinions sont, le plus souvent, assises sur des affects plutôt que sur la connaissance et l’analyse des données physiques.

Or, la plupart de nos concitoyens ne disposent pas forcément du temps et des données objectives nécessaires à une bonne compréhension des enjeux auxquels l’humanité est confrontée.

Leurs sources se limitent souvent à ce qu’en disent les journalistes et les politiques, lesquels ne se donnent pas plus la peine de d’approfondir la question car leurs préoccupations à cours terme sont à cent lieues du sujet.

C’est là où ces deux corporations manquent à leur devoir d’information et de pédagogie envers les citoyens.

S’informer sérieusement n’est pas une mince affaire. Cela nécessite discernement et bon sens pour accéder aux sources fiables et objectives. De plus, la collecte de données correctes n’est pas suffisante.

Une des plus grandes difficultés pédagogiques est de faire prendre conscience des ordres de grandeur des données et de l’échelle des temps historiques dans lesquels les problèmes étudiés doivent être replacés. Notamment la formidable accélération des variations des grandeurs dont il faut tenir compte, au cours des deux derniers siècles.

La consommation mondiale d’énergie primaire en Mtep (Millions de tonnes équivalent pétrole) est passée de presque rien en 1860 à environ 14 000 Mtep en 2005. À l’échelle historique, c’est un changement considérable et extrêmement brutal de la pression exercée sur l’environnement.

En 2010, l’énergie primaire consommée mondialement peut se décomposer comme suit :

 Énergie d’origine fossile, autour de 80% (charbon, pétrole et gaz confondus), plus 4,9% de nucléaire,

 Énergie renouvelable 15,8% dont biomasse 8,9%, hydraulique 5.7% et autres 1,2% (vent, soleil, géothermie)

Miser sur le développement des 1,2% actuels provenant des éoliennes et des panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques pour compenser et accompagner le déclin des 80% d’énergies fossiles n’est probablement pas réaliste en terme d’ordre de grandeur. Nous extrayons quatre fois plus de pétrole que nous en découvrons.

Le raisonnement qui vaut pour la raréfaction des énergies fossiles est valable pour les ressources en minerais métalliques disponibles.

Autre paramètre à prendre en considération : la population. Passée de 5 millions à 250 millions en 10 000 ans, de 250 millions à 1 milliard entre l’an 1 et 1800, puis de 1 milliard à 7 milliards en seulement 212 ans depuis 1800. Ça change beaucoup de choses en terme de pression exercée sur l’environnement !

Autrement dit, les mathématiques nous montrent que nous disposerons en moyenne de moins en moins de ressources naturelles par habitant, et que le génie humain, ne pouvant aller contre les lois mathématiques, ne peut être utiliser qu’à gérer et partager au mieux ces réalités physiques.

Refusant un comportement conforme à une écologie bien pensée, eux, les « anti-écolos », c’est sûr, nous précipitent à terme vers le retour "à l’âge de pierre, la bougie et le refus de toute modernité".

 


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