Votre analyse est
malheureusement juste et le dernier paragraphe de l’article décrit bien ce vers
quoi une bonne compréhension de l’écologie devrait raisonnablement nous
conduire collectivement.
Quand vous dites :
"J’ai pu constater une fois de plus combien
l’écologie pouvait déclencher de haine et de propos absurdes, de mépris et de
remarques délirantes«
Cette constatation se
vérifie qu’on se place du côté des pro ou du côté des anti. Ça n’est pas
étonnant. D’un côté comme de l’autre, les opinions sont, le plus souvent,
assises sur des affects plutôt que sur la connaissance et l’analyse des données
physiques.
Or, la plupart de nos
concitoyens ne disposent pas forcément du temps et des données objectives
nécessaires à une bonne compréhension des enjeux auxquels l’humanité est
confrontée.
Leurs sources se limitent
souvent à ce qu’en disent les journalistes et les politiques, lesquels ne se
donnent pas plus la peine de d’approfondir la question car leurs préoccupations
à cours terme sont à cent lieues du sujet.
C’est là où ces deux
corporations manquent à leur devoir d’information et de pédagogie envers les
citoyens.
S’informer sérieusement
n’est pas une mince affaire. Cela nécessite discernement et bon sens pour
accéder aux sources fiables et objectives. De plus, la collecte de données correctes n’est pas suffisante.
Une des plus grandes
difficultés pédagogiques est de faire prendre conscience des ordres de grandeur
des données et de l’échelle des temps historiques dans lesquels les problèmes
étudiés doivent être replacés. Notamment la formidable accélération des
variations des grandeurs dont il faut tenir compte, au cours des deux derniers
siècles.
La consommation mondiale
d’énergie primaire en Mtep (Millions de tonnes équivalent pétrole) est passée
de presque rien en 1860 à environ 14 000 Mtep en 2005. À l’échelle historique,
c’est un changement considérable et extrêmement brutal de la pression exercée
sur l’environnement.
En 2010, l’énergie primaire consommée mondialement peut se
décomposer comme suit :
Énergie
d’origine fossile, autour de 80% (charbon, pétrole et gaz confondus), plus 4,9%
de nucléaire,
Énergie
renouvelable 15,8% dont biomasse 8,9%, hydraulique 5.7% et autres 1,2% (vent,
soleil, géothermie)
Miser sur le
développement des 1,2% actuels provenant des éoliennes et des panneaux solaires
thermiques ou photovoltaïques pour compenser et accompagner le déclin des 80%
d’énergies fossiles n’est probablement pas réaliste en terme d’ordre de
grandeur. Nous extrayons quatre fois plus de pétrole que nous en découvrons.
Le raisonnement qui vaut
pour la raréfaction des énergies fossiles est valable pour les ressources en
minerais métalliques disponibles.
Autre paramètre à prendre
en considération : la population. Passée de 5 millions à 250 millions en 10 000
ans, de 250 millions à 1 milliard entre l’an 1 et 1800, puis de 1 milliard à 7
milliards en seulement 212 ans depuis 1800. Ça change beaucoup de choses en
terme de pression exercée sur l’environnement !
Autrement dit, les
mathématiques nous montrent que nous disposerons en moyenne de moins en moins
de ressources naturelles par habitant, et que le génie humain, ne pouvant aller
contre les lois mathématiques, ne peut être utiliser qu’à gérer et partager au
mieux ces réalités physiques.
Refusant un comportement
conforme à une écologie bien pensée, eux, les « anti-écolos », c’est
sûr, nous précipitent à terme vers le retour "à l’âge de pierre, la bougie
et le refus de toute modernité".