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Rounga Roungalashinga 13 août 2012 11:09

Mon cher Musavuli,
si j’ai traité votre affirmation de stupide, ce n’est pas parce qu’elle exprime une opinion contraire à la mienne, mais qu’elle est prononcée sans réflexion de fond.
Les droits de l’Homme (lesquels, d’ailleurs ?) ne sont pas universels, contrairement à ce que vous croyez. C’est très récemment dans l’histoire humaine que les hommes se sont considérés comme dotés naturellement de droits. Cette « découverte » a en réalité été un escamotage des questions de la nature humaine et de la grâce divine, et de leurs implications politiques et éthiques. Dans une période enflammée par les guerres de religion, les affrontements entre les différentes définitions de la vertu faisaient tellement de ravages que les philosophes, Montesquieu le premier, ont eu l’idée de structurer la société autour de deux axes neutres, qui seraient le Marché et le Droit. C’est cela qui pose les bases du libéralisme. Étant désormais donné que la politique ne se définissait plus par rapport à la nature humaine et à la vertu, il a fallu postuler que l’homme était pourvu naturellement de droits.
Ici se trouve la différence fondamentale entre la modernité et la tradition, et on comprend mieux pourquoi il n’aurait aucun sens de voir un citoyen romain ou un papou clamer qu’ils ont des droits. Ces notions, de leur point de vue, n’ont simplement aucun sens pour eux.

On pourrait également parler de la critique marxiste des droits de l’Homme, qui met en évidence que ce ne sont en réalité que les droits de l’homme bourgeois et européen.

Mais après cette mise au point philosophico-historique, je voudrais également justifier ma réaction par rapport au fait que dans votre intervention, prise dans le contexte de l’article, vous opérez un glissement entre les droits de l’Homme que vous estimez universels et le droit des autres pays à intervenir en Syrie, le fameux « droit d’ingérence » (qui se transforme dans la bouche de certains en « devoir »). Or ce droit n’existe pas. On comprend très facilement pourquoi des États intervenant dans un pays étranger ne vont pas faire le bien de ses habitants, mais en tirer profit en mettant à la tête de cet état un gouvernant compatible avec leurs intérêts. Qu’ils soient chapeautés par une organisation internationale n’y change rien, étant donné les présupposés idéologiques de cette organisation.


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