Les griefs formés contre Goldman Sachs sont parfaitement connus. La banque avait créé des produits dénommés « subprimes » présentés aux braves gens comme le nirvana lié à des financements immobiliers. En réalité, le marché immobilier était pourri et les subprimes étaient des poubelles financières. Goldman Sachs incitait ses clients – les dindons – à acheter ces produits en leur expliquant que l’immobilier était à la hausse,… pendant qu’avec d’autres clients – ceux plein de fric – la banque jouait à la baisse sur les mêmes valeurs. Le plus célèbre de ces produits était l’Abacus. Parmi les bons clients de la banque, le milliardaire John Paulson, qui vendait à découvert de l’Abacus, s’est gavé d’un milliard de dollars.
La Goldman Sachs,
avec sa puissance, a réussi : les subprimes se sont écroulées, ruinant
les emprunteurs, pendant que les vendeurs de vent avaient décuplé leur
fortune. D’où la plainte de la SEC.
Le mécanisme avait été mis à jour, chiffres à l’appui, et chacun a pu apprécier les ravages, bien au-delà de la banque.
De nombreux documents internes confirment la volonté de truander. Le Sénat avait publié une série de mails croustillants, les produits en cause étant qualifiés de « contrats de merde » et un mail s’amusant « des pauvres petits emprunteurs peu solvables qui ne vont pas se faire de vieux os ». D’autres traitaient les clients des subprimes de « pantins ».
Mais nous sommes en août 2012, à trois mois de la présidentielle, et Obama a besoin d’un climat serein avec les banques.
Ce qui donne ce communiqué publié hier par le ministère de la
Justice : « Après un examen attentif des informations fournies et après
plus d’un an d’enquête fouillée, le ministère de la Justice et plusieurs
autres agences gouvernementales dont le FBI ont déterminé qu’il n’y a
pas de base viable pour engager des poursuites pénales contre Goldman Sachs ou l’un de ses employés ».
Aucune base pour le moindre reproche,… mais Goldman Sachs,
en juillet 2010, a quand même versé 550 millions de dollars – une
broutille au regard de ses profits – pour marquer sa volonté de
transiger. C’était donc un don de charité.
Ce qui est parfaitement choquant, c’est que le ministère de la Justice
abandonne les poursuites sans même tenter de défendre son argumentaire
devant le juge. Il faut dire que le juge aurait été capable de condamner Goldman Sachs, et çà, vraiment, c’est pas possible.
Un sénateur influent du parti démocrate, Carl Levin a dénoncé cette
renonciation : « Que la décision du Ministère de la Justice soit le
résultat de lois ou d’autorités d’application de lois faibles, il reste
que les actions de Goldman Sachs étaient trompeuses et
immorales et ont contribué à la crise financière qui nous a presque
plongé dans une deuxième grande dépression ».
Godman Sachs a été laconique : « Nous sommes heureux que ce problème soit derrière nous ».
La banque avait versé un million de dollars à la campagne d’Obama de
2008. Pas de doute qu’elle fera un effort complémentaire cette année,...
pour un Prix Nobel de la Paix, ça le vaut bien.
Moi, je ne peux
pas remettre en cause la décision du gouvernement du pays des valeurs.
Donc, notez bien : tout ce que vous avez lu, entendu ou vu sur le
scandale des subprimes et la déferlante financière mondiale qui a suivi,
eh bien tout cela n’a jamais existé. Parole d’Obama.
Source : http://www.alterinfo.net/Obama-innocente-la-Goldman-Sachs_a80117.html
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