• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Marc P (---.---.208.242) 6 août 2006 00:16

Bonsoir Ingrid et merci pour votre réaction, merci aussi pour ces citations d’Isabelle que j’avais lues et qui à mon sens sont d’une grande pertinence tout comme vos remarques.

Je précise que je ne suis pas du tout juriste ni versé dans le droit. Je suis un petit agent de l’administration.

Je partage votre inquiétude quant à la représentativité des lobbies européens ; comme si tout ou presque restait à inventer en la matière.

Je pense que mes critiques à l’encontre de la notion d’Etat à la Française ne blanchit pas les systèmes US ou Britanniques dont vous décrivez très bien certains inconvénients et certaines dérives très graves (bien pire que chez nous...séparation des carrières etc...).

Comme vous dites « Chosen » et « Privilege » (dont j’ai lu des critiques, peut être dans Agoravox, je ne sais plus)dénoncent très bien cet état de fait.

Si je peux me démarquer un peu de votre propos... je pense que les différences culturelles entre les anglo-saxons et notre pays rendent difficilement comparable nos fonctionnements respectifs.

« Soyons réalistes : si on lit un peu la presse britannique, ils reprochent deux choses à la France : a) sa protection sociale et son droit du travail, b) l’existence d’un secteur nationalisé de l’économie. Pour le reste, la bureaucratie elle-même ne les dérange pas outre mesure »

Il me semble clair qu’appliquer à la France des règles Anglo-Saxonnes ce que d’aucuns voudraient bien arriver à faire dès 2007 (suivez mon regard)aurait des résultats encore bien plus désastreux qu’en GB ou aux US. Chaque pays s’est doté d’un système un tant soit peu adapté à sa mentalité, et/ou la mentalité a évolué compte tenu du sytème en place.

Aussi un secteur nationalisé fort, un droit du travail très « encadrant », une protection sociale élevée sont nécessaires à notre pays tant que les esprits évoluant peu (sans jugement de valeur)n’appellent pas de changement.

exemple : on licencie davantage en France alors que le licenciement est plus encadré en France ; le chômage coûte cher en france, mais il est plus difficile de trouver du travail ; on connaît les fleurons du secteur nationalisé ou depuis peu privatisé ; on est bien soigné et pour plus cher en France -pas de salles communes-(les espérances de vie se valent presque cependant) mais on est davantage traité comme un numéro chez nous comme si la prestation technique paliait un déficit humain ou relationnel... beaucoup de porteurs du VIH il y a 15 ans se faisaient soigner à Londre car ils se faisaient appeler par leur prénom ; en France on les appelaient devant tout le monde par leur nom (c’est bête mais ça change tout). Ici, au travail, lorsque j’ai voulu donner mon sang, on m’a demandé très fort si j’avais des relations avec des partenaires multiples alors que seul un rideau nous séparait du suivant... est ce que vous comprenez ce que je veux dire en parlant de numéro ?

Dans la même veine, l’administration a une relation selon moi plus humaine avec les administrés aux US et en GB. J’ai d’ailleurs été frappé par la convivialité et une certaine empathie des sites internets de administration américaines (US Canada et Britaniques).

Mr Reboul nous dit :

« l’intérêt dit général dans un démocratie pluraliste (plusieurs conceptions de l’intérêt général en compétition permanente) et individualiste (fondée sur les droits égaux des individus humains) ne peut procéder que du respect des droits réciproques égaux des individus et non d’un état transcendant qui l’imposerait de l’extérieur, au nom d’une prétendue volonté générale, non seulement supérieure, mais contraire aux droits des individus ».

Nous français vivons sous la tutelle de notre Etat, et cela commence à l’école (attention je suis un fervent défenseur de l’éducation nationale et de l’école publique) et nous poursuit toute notre vie.

Nos dons caritatifs sont effectués par procuration par l’Etat avec nos impôts ; cela rend notre relation au bénéficiaire impersonnelle et nous « déresponsabilise socialement ».

Enfin l’employeur n’a pas non plus un lien aussi personnel et aussi responsable avec ses employés car il agit en fonction de l’arbitrage et dans la crainte de l’administration.

L’europe est contente de nos Enarques car ce sont de superbes MACHINES à administrer.

Je ne peux pas conclure sans insiter sur la terrible arrogance des décideurs petits ou grands de notre société, peut être la plus stratifiée. C’est chez nous que les échanges verticuax sont les plus ténus ou inexistants. Des US ou des Brits s’étonnent de ne pas avoir accès aux cadres en France, parfois ils ne participent même pas aux réunions, les décisions en jeu dans la réunion étant déjà prises par leurs soins. Chez nous les cadrillons tous science-po formés dans une grande école post sc po n’ont pas un mot ni un regard à échanger avec quiconque gagne moins de 2000 euros... Ils n’ont d’ailleurs pas la moindre idée de ce qe ceux ci vivent , et à leur sens, à quoi bon ???? La fracture est béante... Et notre société est ossifiée par son état et son administration... qui ne se trompe jamais !!! (enfin presque mais seulement depuis peu ce presque).

Je vous laisse imaginer quel fut le comportement des ministres si par extraordinaire la 1er facteur fragilisant fasse à la canicule en 2003 fût d’être Enarque... ???

Et enfin combien d’Outreau en GB (fingers crossed, souhaitons qu’ils n’en connaissent pas) ils ont eu les 7 de Birmingham, mais c’est une autre affaire terrible elle aussi...

Je m’interromps la fatigue aidant...

Bien à vous

Marc P


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès