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Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 13 septembre 2012 23:30

Les médicaments génériques sont un peu la « roulette de casino ».

Même si le principe actif est STRICTEMENT LE MÊME, la différence se situe au niveau de l’excipient. Et là, ça peut être catastrophique.

Un excipient n’est pas seulement « du remplissage » qui permet de de donner à quelques milligrammes de principe actif un volume suffisant pour que le patient puisse facilement l’absorber.
Un excipient est un ensemble de produits complexes, souvent plus coûteux que la molécule active du médicament, qui permet de la libérer à un certain stade du transit intestinal, et avec une durée de dilution contrôlée.

Un principe actif ne sera efficace que s’il est libéré dans une zone particulière de notre tube digestif, et progressivement, pendant un temps qui permet une efficacité temporelle thérapeutique.

Certains médicaments « non sécables » sont composés de deux, voire même trois couches concentriques d’excipient afin de garantir une libération parfaitement contrôlée.
Les génériques ne vont SURTOUT pas s’emmerder avec ça.

Certaines molécules sont dégradées (donc totalement inefficaces) si elles sont libérées trop tôt dans le tube digestif (acides stomacaux, enzymes digestives...).

Une libération trop rapide peut entraîner une surcharge thérapeutique momentanée suivie d’une carence causée par la métabolisation du principe actif par l’organisme.
Une libération trop lente entraînera une dose thérapeutique trop faible, et le principe actif risque d’être dégradé ou ne plus être assimilable dans les zones terminales de notre tube digestif.
Sans compter les risques causés par les excipients « low cost » qui peuvent réagir avec d’autres excipients, avec certains aliments, voire même entraîner des effets secondaires ou des allergies néfastes pour le patient.

Avant, je prenais sans porter d’attention particulière des génériques et je n’avais jamais eu de problème.

Récemment, il m’est arrivé une mésaventure très gênante : Je prenais un traitement qui est désormais tombé dans le domaine public.
D’office, suite aux recommandations de la sécu, ma pharmacienne m’a donné ce générique qui contenait le même principe actif, au même dosage. Seul l’excipient changeait.

Pendant la nuit, j’ai été pris de diarrhées très violentes, et pendant 3 jours ma vie a été un enfer.

Au bout de 2 jours, j’ai suspecté le générique et j’ai arrêté le traitement. En 24 heures, tout était redevenu normal.

Je suis allé voir mon médecin et lui ai expliqué ma mésaventure. Il a confirmé mes suspicions et m’a dit qu’il avait quelquefois des réactions assez violentes à certains génériques, allant même jusqu’à des hospitalisations en urgence dans certains cas.

J’ai donc relevé la composition chimique de l’excipient et désormais je me renseigne AVANT de prendre le médicament. Attention : La composition de l’excipient n’est JAMAIS TOTALEMENT spécifiée sur les notices des médicaments. Seul le pharmacien la connaît car il a accès via des bases de données spécifiques à ces informations qui ne sont PAS COMMUNIQUÉES AU PUBLIC (sous prétexte de « secret industriel », quelle foutaise !!!).
Depuis, j’exige d’avoir la composition chimique complète du traitement et je refuse SYSTÉMATIQUEMENT TOUS les génériques qui contiennent ces excipients.

Finalement, l’utilisation de génériques n’est pas aussi avantageuse que l’on veut bien nous faire croire et peut parfois s’avérer catastrophique chez certains patients, surtout s’ils prennent plusieurs traitements différents qui ne posent aucun problème avec les « originaux »...

Une solution alternative serait de forcer les labos à commercialiser les traitements à des prix raisonnables lorsque les brevets sont caducs.

Qu’ils fassent des profits importants pour amortir les coûts d’étude et de développement d’un médicament durant la période de validité du brevet est acceptable, mais ensuite qu’ils le commercialisent avec des marges raisonnables (qui n’ont rien à voir avec les marges pratiquées dans l’industrie - ça fait des jaloux).

Ces médicaments « amortis » vendus au prix des génériques seraient un juste retour des choses.

Mais bien sûr, tenter d’évoquer ce point avec les labos et les politicards qui les soutiennent est cause perdue.
Les labos continuent à faire des marges bénéficiaires insolentes sur des produits « amortis », et font AUSSI des marges insolentes sur les génériques.
Les génériques vendus en France sont fabriqués par les labos ou par certaines de leurs filiales « sous fausse bannière » mais avec des excipients de mauvaise qualité qui leur permettent de dégager ENCORE d’énormes profits.

Vous comprenez pourquoi l’industrie pharmaceutique est la plus bénéfique au monde ?
Le complexe militaro-industriel est tout petit à côté...


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