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jef88 jef88 16 septembre 2012 14:31

Je suis né en 1944 dans une vallée où dominait l’industrie textile.
— il y avait de grosses sociétés et un accord entre elles interdisait le passage d’une société à l’autre.
— les directeurs étaient tous fils de directeurs.
— les contremaîtres étaient tous fils de contremaîtres.
— les ouvriers étaient tous fils d’ouvriers.

À mon entrée en sixième contre-offre fait remarquer ainsi que quelques autres camarades que, fils d’ouvriers nous n’avions rien à faire la. Aux examens anonymes, (entrée en sixième, encore obligatoire, certificat d’études, des B. E. P. C) j’étais deuxième ou troisième du canton. En temps normal j’étais entre 15 et 20e sur 40.

Mais c’était les trente glorieuses.

Par mon travail j’ai réussi à progresser. En 1962 j’enfonçais des pointes, payés aux pièces
en 1969 j’ai étudié une nouvelle usine
en 1974 j’ai eu un poste direction
en 1990 j’ai appris, surprise, que je ne pouvais plus diriger une usine, je n’avais pas de diplômes.
Je suis devenu ingénieur conseil, et je me suis lancé dans la formation en IUT 
en 1995 j’ai été nommé maître de conférences associés.

Que s’est-il passé vers 1990 ?
Les diplômes, et surtout les diplômés ont repris le pouvoir. Ils sont toujours issus de « bonnes » familles. Bien sûr, il y a des exceptions il ne faut quand même pas donner trop de place à la critique.
C’est un retour vers la forme d’organisation féodale que j’avais vue dans le textile.
Mais :
depuis cette période notre industrie se casse la figure. On a institué des systèmes de procédure qui figent la productivité, interdisent de progrès (j’ai même vu des procédures qui ne correspondent pas au savoir-faire d’une époque mais un retour cinq ans en arrière). Le chef, le cadre, s’il y a une bonne idée doit parcourir un véritable chemin de croix pour la faire appliquer...
Par contre l’ingénieur, le directeur, peut donner des consignes abracadabrantes même s’il ne sait pas faire fonctionner la machine.

Alors si nous voulons réveiller l’emploi, si nous voulons retrouver une compétitivité internationale, donnant sa place à l’imagination. Pas seulement à l’imagination de la direction et les cadres, mais à l’imagination de tout le personnel  : il y a plus de choses dans 1000 têtes que dans une.


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