Bonsoir Hervé,
Vous avez de la suite dans les idées, même si votre concept de "Bourses
d’Activités Locales" que vous proposez est quelque peu tarabiscoté malgré
son inventivité.
Mais ce qui me gêne le plus dans votre article, c’est que vous avancez l’idée que « le travail est un devoir ».
C’est hélas cette idée qui pousse le
chômeur à culpabiliser par rapport à sa prétendue inutilité sociale, qui pousse le travailleur à mépriser le chômeur pour son absence de
travail, et qui donc pousse ce même
travailleur à courber l’échine devant
ceux qui l’exploitent.
Il est sûr que le travail peut être
plein de choses, et pas forcément une activité salariée.
Une mère au foyer
travaille. D’ailleurs, ce travail a aussi été facilité par la
mécanisation : laver ses draps au lavoir, c’était autre chose que de le
mettre en machine, même après il faut toujours l’étendre ou au moins le mettre
le mettre au sèche-linge).
Un chômeur qui passe
son temps à organiser des événements festifs travaille.
Quelqu’un qui vit en totale
autarcie travaille. L’autarcie, c’est même du boulot ! .
Il est sûr qu’il est bon que chacun œuvre pour la
communauté : ne serait-ce que l’on organise une soirée entre amis, celui
qui reste toujours bras croisés faisant le pacha le cul vissé dans le fauteuil
à enchaîner les verres et se bâfrer de tout ce qui passe sans jamais se montrer
utile à quoi que ce soit finit toujours par être désagréable, à force... Mais
ça n’est valable que dans le cadre privé.
Ce qui vaut dans le cadre intime ne doit pas forcément l’être
dans la cadre public, c’est pourquoi l’idée,
sous-jacente dans vos propositions, de
contrôle social pour savoir si tout le monde accomplit bien son « devoir »,
est inappropriée. Elle a même des aspects limite totalitaire.
Je suis résolument contre
cette idée d’obligation de travailler.
Je préfère que chacun
ait le choix de se contenter d’un revenu minimum et des services publics essentiels
fournis gratuitement par la société : transport, éducation, santé, et bien
sûr les fonctions régaliennes de l’état.
Ou alors le choix d’exercer à des activités lucratives selon
ses envies, ses motivations.
Et bien évidemment le choix de suivre une formation pour
apprendre à exercer les métiers scientifiques et techniques en lien avec l’automatisation
des productions.
Automatisation des productions dont les bénéfices dus aux
gains de productivité permettront, s’ils sont correctement redistribués, de financer
à tous des services publics gratuits et un revenu minimum garanti et dégressif
selon les revenus à une majorité de la population qui se sera retrouvée exclue
du monde du travail en raison de cette automatisation, et pourra jouir du droit à la paresse, exercer sa
créativité ou des activités sportives.
Et, faut-il le rappeler, pour pouvoir redistribuer correctement ces gains de productivité à
l’échelle du seul cadre public accepté et acceptable, c’est à dire la Nation, ainsi qu’à l’échelle
globale entre les Nations, il faut
quitter les organisations qui empêchent, par nature cette redistribution :
l’union européenne, l’otan, le fmi...