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JL ML Mangouste 30 août 2006 18:46

Mise au point

Suite aux nombreux commentaires à mon article, je souhaite apporter quelques éléments pour préciser ma pensée.

1 - J’ai employé dans mon titre le mot censure. Comme me l’ont fait remarquer certains internautes, ce terme est effectivement exagéré. Il aurait dû être accompagné de guillemets. Pour autant, il n’est pas faux. Le retrait du n° de Commission paritaire (Cppap) condamne souvent la publication contestée à la mort économique. C’est donc bien une censure indirecte.

2 - J’ai écrit mon article en réaction à la décision de la Cppap SANS CONNAITRE le magazine Nexus. Il s’agit donc bien d’une réaction de principe et non en fonction du contenu.

Que dit la décision de la Cppap concernant Nexus ? « En contestant dans de nombreux articles les acquis positifs de la science, en mettant en doute l’innocuité des vaccins », la publication « ne présente pas, de ce fait, le caractère d’intérêt général quant à la diffusion de la pensée ».

Dans une des fiches des principes généraux guidant l’activité de la Commission, il est notamment expliqué, dans la rubrique sur l’exigence d’intérêt général : « L’aide publique ne peut être octroyée à des publications qui divulguent à leurs lecteurs des informations dont la véracité ne peut être vérifiée dans le domaine médical. Si, de par son contenu, une publication présente un danger pour la santé publique, la commission estime que celle-ci est dépourvue d’intérêt général. »

La Cppap n’a pas pénalisé Nexus pour avoir diffusé des « informations dont la véracité ne peut être vérifiée dans le domaine médical ». Elle l’a fait parce que son contenu présenterait le risque « d’inquiéter les esprits les plus fragiles ». Et donc présenterait « un danger pour la santé publique ». Ce qui revient à dire que, pour rassurer et protéger les Français « mineurs » (au sens kantien du terme), il n’est pas permis de s’interroger publiquement, rationnellement, sur le bien fondé de telle ou telle politique de santé. Le prétexte avancé : « le risque de détourner les lecteurs des thérapies reconnues comme efficaces à l’heure actuelle ».

Qu’importe si certaines de ces thérapies sont contestées par des professionnels ou par d’autres pays. Qu’importe si, dans le domaine médical, les sciences ne sont pas des disciplines toujours exactes, tant l’influence des comportements et des mentalités est grande. Qu’importe si les savoirs évoluent et si toutes les nouvelles voies ne sont pas toujours testées. Qu’importe si des méthodes utilisées dans d’autres pays sont ici considérées comme du charlatanisme. Qu’importe si, trop souvent, des considérations d’ordre commercial polluent les comportements (cf. sang contaminé, hormone de croissance, vaccin hépatite B, etc.). Cela n’est pas pris en compte. Et l’administration, aidée en cela par les patrons de presse, décrète que seule a droit de cité l’information validée par elle et la médecine d’école. Comme au temps des vérités ecclésiastiques. C’est grave sur le plan de la liberté de penser et d’informer, ainsi que sur celui de la connaissance scientifique.

Si, dans les faits, il s’avérait clairement un jour que certains vaccins ou que certaines pratiques médicales en cours puissent être finalement dangereux pour la santé, que certaines thérapies aujourd’hui interdites prouvaient leur validité, comme le pensent déjà de nombreux médecins ainsi que des études internationales, dans quelle position morale (sinon pénale) se trouveraient alors tous ceux qui, pour d’apparentes bonnes raisons de santé publique, ont systématiquement occulté toutes les informations qui tentaient de se faire connaître dans ce sens ? La discussion publique sur l’innocuité des vaccins, comme celles sur les thérapies nouvelles, si elle s’appuie sur des informations étayées de toute origine, non seulement peut être bénéfique, mais elle est aussi indispensable pour approfondir la connaissance, les vérifications, les études et les confrontations sur ce sujet. Il s’agit de notre santé !

Rien n’empêche les pouvoirs publics de donner des avis, des conseils. Mais de là à décréter, quelle seule vérité est admissible dans le débat public... C’est encore moins le rôle des patrons de presse.

3 - Certains commentateurs de mon article ont affirmé que Nexus « méritait » ce qui lui était arrivé, sans doute sans connaître plus que moi le magazine en question. J’étudierai cette publication pour m’en faire une idée avant de prendre une position personnelle quant à son contenu. Mais, sans l’avoir lu, je prétends qu’elle est a priori autant d’intérêt général, sinon plus, que nombre d’autres publications à qui l’on ne conteste pas ce fameux numéro. En effet, la contestation d’une pratique, serait-elle médicale, quand elle est argumentée, me paraît autant, sinon plus, d’intérêt général que le divertissement, les plaisirs ou la mode.

Les aides économiques à la presse, pour l’obtention desquelles l’avis de la Cppap est indispensable, sont attribuées aux publications qui apportent « des informations et des commentaires à caractère d’information politique et générale », c’est-à-dire « tendant à éclairer le jugement des citoyens ». Voici quelques exemples de titres à qui le n° de Cppap a été attribué : L’Amateur de Bordeaux, Echo de la timbrologie, Casting Magazine, La Coiffure de Paris, Bécasse passion, Girls !, Créations lingerie, Crazy Roller, Juke Box Magazine, Manga Player, Newlook, Only for DJ’S, Playboy, La Pêche des carnassiers, etc.

Ces publications éclairent-elles plus « le jugement des citoyens » que des articles d’information et de réflexion sur les causes et les remèdes de nos maladies ? Pourquoi la France a-t-elle si peur du débat ?


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