Bonjour
Olivier, et bonjour à tou(te)s,
cette information concernant la qualité du béton de la centrale de
Belleville-sur-Loire :
"Les deux réacteurs
raccordés au réseau EDF en 1987 et 1988 vont connaître très rapidement de
nombreux problèmes et incidents. Dès le départ, il y eut un problème
de porosité des enceintes de confinement de la centrale, du fait de la présence
de calcaire dans les granulats de la Loire utilisés pour la construction, ce
dont EDF était consciente. En juillet 1987, lorsque la tranche 1 est raccordée
au réseau, ses enceintes de confinement ont un taux de fuite de 2,05% alors que
le taux de fuite autorisé à la construction est de 1% du volume d’air par jour.
Ainsi, la centrale de Belleville est mise en service, alors qu’elle ne respecte
pas les normes de sécurité.
Après 10 années de
fonctionnement émaillées de plusieurs incidents, la centrale de Belleville va
connaître, le 11 juin 1998, de nouveaux problèmes qui vont la mettre sous les
feux de l’actualité.
Un double incident survient sur la tranche 2 de la centrale de Belleville :
lors d’un essai du circuit d’aspersion d’eau qui sert à refroidir le réacteur
en cas de surchauffe, 30 mètres cubes d’eau borée se sont déversées à
l’intérieur du réacteur, à la suite d’un dérèglement de l’un des ordinateurs de
la centrale. Après cet incident, un deuxième s’est produit : une des 65 grappes
de contrôle n’est pas redescendue. Le réacteur 2 est mis en état d’arrêt. La
direction d’EDF annonce un arrêt de 3 semaines pour réparations et classe
l’incident au niveau 1 de l’échelle de gravité. Il est finalement reclassé au
niveau 2 par la DSIN.
Mais l’arrêt de la tranche 2 pour incident et de la tranche 1 pour rechargement
en combustible va être prolongé car un nouveau problème apparaît, ou plutôt
réapparaît : la porosité des enceintes de confinement de la centrale qui n’a pu
qu’évoluer que défavorablement en 10 ans de service. L’autorité de sûreté
nucléaire, la DSIN (Direction de la sûreté des installations nucléaires) a
saisi en juillet 1998 ses deux ministères de tutelle (Environnement et
Industrie) du problème qui selon elle « ne remet pas en cause la sûreté mais le
respect de la réglementation ». D’après l’estimation de l’IPSN (Institut de
protection et de sûreté nucléaire), le niveau de fuite dans l’enceinte interne
dépasserait la valeur maximale fixée par décret en cas d’accident. Ce taux de
fuite ne doit pas excéder 1,5%, or d’après les experts de la DSIN, ce taux de
fuite se situe à Belleville entre 1,9% et 3,9%."