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bluebeer bluebeer 4 janvier 2013 13:18

Bravo, bon article, point de vue très intéressant.

Il me paraît effectivement indispensable, en ces temps de communication universelle de réfléchir sur la perception ou représentation de « la crise ». Plus particulièrement sur la perception de son opacité, ou si vous préférez sur sa non-perception.

La première chose évidente est que nous n’en avons pas un résumé simple (en dehors d’articles comme le votre, qu’on ne lira pas dans la grande presse ou qu’on n’entendra pas au JT du soir). Sans doute parce que le sujet est complexe, mais surtout parce qu’il est cadenassé et que remettre en cause les fondements de notre système économique et financier est devenu tabou (plus ou moins depuis la chute du mur de Berlin). Notre système étant par nature juste, démocratique et infaillible, il n’y a pas d’explication simple à sa faillite (comme au bon vieux temps des monarchies...).

Le fait est que le spectacle proposé par nos démocraties et leurs relais de la presse est quelque peu déstabilisant. Nos gouvernants semblent courir dans tous les sens, affolés, et s’efforcer de colmater une brèche et puis une autre, mais sans qu’il n’y ait plus personne à la barre. Nous sommes apparemment entrés dans une période de grande impuissance (du moins c’est l’impression que ça donne) qui nous révèle ce que nous savions déjà, sans réellement y croire : les agents politiques ne font qu’obéir aux agents financiers, et les agents financiers ont perdu le contrôle de la machine. Mais ça non plus, ce n’est pas dit. Parce que nous sommes en démocratie, et qu’il faut maintenir l’illusion - ou représentation - de la démocratie. Au lieu de taper sur les doigts des banquiers, nos gouvernants sont obligés de nous engueuler tout en nous expliquant que c’est pour notre bien et que finalement ça va aller. Mais d’abord, sauvons les banques, because there is no alternative (c’est comme dans la blague, toi choisir la mort ou toi choisir tchitchi).

Autant pour les vertus de notre grande démocratie. En attendant nous vivons de représentations cohérentes, c’est à dire partielles et fugaces, dans un monde incohérent. Ce qui est très cohérent, et permet au bon peuple de supporter le poids du sang, de la sueur et des larmes, c’est une agression extérieure. Jamais, dans l’histoire de l’humanité, autant de banquiers ne furent redevables d’une si immense dette à aussi peu de terroristes arabes.

En attendant, les gens se satisfont de ces leurres et ne réagissent pas aux événements parce que la crise reste grosso modo virtuelle, aussi irréelle que la téléréalité quotidienne, nonobstant les ambitions de cette dernière. Une représentation parmi d’autres, dans tous les sens du terme, dont chacun se soustrait comme si cela ne le concernait pas. Nous savons bien, au fond, qu’il s’agit encore d’un jeu, d’une lutte entre qui possède et qui ne possède pas, qui produit et qui ne produit pas. Cette crise dont on nous menace, on n’imagine quand même pas qu’elle va incendier les villes ou tuer les gens, détruire les récoltes, contaminer les rivières et les océans. Ce n’est pas la guerre dont on nous parle, c’est simplement une « crise », une autre lutte sur la question de qui possède quoi, de qui dirige qui. Nous, le bon peuple, comme au temps de l’ancien régime, nous nous moquons des intrigues de Versailles, nous continuons à biner notre champs en pensant que ça va passer. Jusqu’à ce que le prix du pain devienne inabordable, alors, là, il y aura des émeutes, probablement. Et de nouveaux politiciens pour saisir la balle au rebond. Peut-être avec des idéaux, peut-être pas. Triste humanité, vendue aux intérêts marchands et comptes d’apothicaires.

Enfin, merci donc pour votre article et son point de vue très intéressant. Juste une recommandation formelle, dont vous ferez ce que vous voudrez : évitez si possible, si nécessaire, de répéter, ajouter, empiler les locutions, formulations à la queue leu leu, suite l’une de l’autre, ça distrait, divertit, l’esprit du fil principal de l’argumentation, argumentaire, raisonnement. smiley

Amicalement,

BB


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