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Dominique Bied (---.---.17.226) 7 septembre 2006 00:34

Je n’ai pas à porter de jugement de valeur sur un produit commercialisé par mon groupe par rapport à un principe général qui concerne l’humanité entière. Ce que je peux dire, c’est que chacun d’entre nous recherche une sécurité minimum dans bien des actions de la vie (payer, protéger des biens durement acquis sur la durée, prendre les transports en toute sécurité, etc..). Je me tiendrai donc à répondre par rapport à une pensée développée dans le cadre des valeurs portées par cap21 sur le développement durable. L’important est de comprendre le sens de ce principe pour pouvoir le mettre en pratique au service de l’intérêt général. Il fixe pour l’avenir le cadre environnemental de l’activité économique. Si je ne peux me permettre de juger les produits biométriques, je peux par contre transposer les concepts de qualité totale dont Toyota a été le promoteur au niveau le plus haut. Edicter le principe de précaution, c’est réclamer le plus haut niveau de qualité, et pour tout le monde, pour leur vie quotidienne. Cela veut dire exiger que l’ensemble des agents économiques incluent dans leur cahier des charges de création de produits et de production ce niveau de qualité pour l’air, l’eau et le sol par exemple. Exemple : le lien environnement et santé. Il y a 100 000 produits chimiques utilisés dans notre vie quotidienne dont 3000 ont des toxicités connues, soit 3% seulement. Parallèlement à cela, il y a explosion des leucémies chez les enfants, des problèmes d’obésité, d’asthme, de différentes formes de cancer. Chacun d’entre nous a d’autre part un patrimoine génétique plus ou moins sensible à telle ou telle substance. Nous sommes donc inégaux face à ces dangers potentiels. Nous sommes en pleine conférence internationale d’épidémiologie et d’exposition environnementale à Paris. 1500 chercheurs venant du monde entier sont réunis pour échanger leurs travaux. Certains travaux commencent à regarder comment les substances que l’on met sur le marché sans précaution ni connaissance toxicologique interagissent sur l’homme, depuis les spermatozoïdes et les ovules sur plusieurs générations successives jusqu’à l’âge adulte. Le premier à alerter sur la santé et l’environnement était Hypocrate dans l’antiquité grecque, de manière très intuitive. C’est dire si nous avons du retard.

Prenons quelques exemples concrets : l’amiante, produit soi-disant miracle par le passé,connue toxique depuis la fin du 19ème siècle, conduira à 500 000 morts en Europe dans les 20 prochaines années. OGM : on met sur le marché des produits dont on n’a pas fait les études toxicologiques au niveau macroscopique (donner à manger des OGM à des rats pendant 2 ans). Les premiers travaux de Gilles-Eric Seralini (microbiologiste reconnu mondialement) donnent des résultats mauvais, corrélés par des résultats des grands semenciers eux-mêmes, mais qu’ils ne veulent pas diffuser dans le grand public. Les grands semenciers ne veulent pas publier leur étude car cela rendrait les OGM non rentables. Normalement, dans une économie de marché, lorsqu’un produit n’est pas rentable dans les conditions de respect des normes, on ne le produit pas.

Les poulets et les vaches saines qui ont été éliminés l’ont été pour éviter des milliers de victimes potentiels. Certes, il y a des entreprises en jeu, mais à un moment, il faut choisir. A charge pour la collectivité d’indemniser correctement les entreprises victimes et de les aider à un redémarrage ou à une reconversion. Ce sont aussi les modes de production productivistes qui sont en cause au travers de tous ces problèmes.

Il existe aujourd’hui des techniques bien moins agressives pour l’homme et l’environnement. Le principe de précaution est destiné à créer les conditions pour que les produits impactant négativement disparaissent, et ceux impactant positivement se développent. C’est en ce sens qu’il permettra d’innover. Il nous forcera à chercher des solutions nouvelles comme on conçoit différemment un produit pour qu’il soit fabricable avec plus de productivité, moins de rebuts et de reprises etc...

L’article que j’ai écris montre simplement que selon son regard, on peut considérer que le verre est à moitié vide ou à moitié plein.


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