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Tristan Valmour 25 janvier 2013 13:18

Mon expérience et mes connaissances me poussent à affirmer le contraire : non, nous ne naissons pas avec le même potentiel.

Les tests de Qi ne donnent pas une mesure fiable de l’intelligence. Ils mesurent la performance observable dans les tests psychométriques, pas l’intelligence, et ils la mesurent avec des moufles. D’autre part, dans la dernière version de Wechsler, il y a des épreuves de culture générale, signe que la notion d’intelligence dépend de ce que l’époque veut valoriser. Et puis, zut, KABC II est meilleur que Wechsler. Tous ces tests, c’est du bu$$ine$$ pour psychoneuneus. En plus, la plupart des psychologues ne savent pas faire passer ces tests, l’APA a dénoncé cela à plusieurs reprises. Enfin, le Qi ne veut rien dire, il faut analyser les résultats aux subtests, les intelligences harmonieuses, ça ne court pas les rues. Tu t’entraînes à passer les tests d’intelligence (ex : CORT de Bono, PEI de Feuerstein), ton Qi augmente. Es-tu plus intelligent pour autant ? Ben non, c’est de la fumisterie.

Gardner a popularisé la notion d’intelligences multiples, mais cette notion existait avant lui. Sa théorie est intéressante, scientifiquement fondée sur certains points, mais d’autres sont plus exotiques. Et c’est un gardnerien qui vous le dit.

L’expression « conflit psychique », c’est du verbiage, cela ne veut rien dire. Où sont les études, qu’en dit la neurobiologie ? Ca, c’est évident qu’un enfant qui naît dans une famille où on ne valorise pas l’instruction, qui ne peut pas jouer et qui n’est pas aimé de ses parents ne développera pas son potentiel.

Les soins maternels ne sont pas plus nécessaires à l’enfant que les soins paternels, c’est une vision uniquement culturelle. L’enfant à besoin d’être aimé, stimulé, de vivre dans la sécurité, parce qu’un stress intense et chronique tue les cellules nerveuses. C’est biologique.

Vous écrivez : « Mais il existe aussi des enfants précoces « mal élevés » ou « mal soutenus » qui utilisent inconsciemment leur intelligence pour créer des blocages au plan des apprentissages et qui s’embourbent dans des échecs par autodépréciation ou qui génèrent des conflits relationnels familiaux et scolaires » Vous croyez vraiment qu’un tel enfant est intelligent ? Le gars qui a 130 de QI mais pèse 50 kg et s’en va insulter copieusement un gars qui a 50 de QI mais pèse 130 kg est-il intelligent ?

« une relation précoce mère-bébé de type fusionnel qui n’a pas permis à l’enfant de développer un espace psychique interpersonnel. » Ben non, ça c’est du charabia. Où sont les études scientifiques ? Le truc, c’est que l’enfant précoce veut être précis. 10h13, c’est 10h13, ça n’est pas 10h15. Alors, si tu lui dis qu’il est 10h15, ça l’énerve. Et c’est pourquoi l’enfant précoce est très bon pour les maths, les sciences exactes, l’informatique, mais toute la partie symbolique, cela lui échappe grandement. Il sera fort en versification, mais la poésie lui échappera. Et si la société arrêtait de valoriser l’intelligence et les diplômes (comme il y a bien longtemps elle valorisait la force physique et les chamanes), les enfants qui font preuve d’une performance cognitive observable supérieure à la moyenne se la rameneraient moins. Des enfants précoces qui s’ignorent, il y en a, et ils ne posent aucun problème. En gros, il y avait une mode chez les parents : « je vais faire évaluer l’intelligence de mon enfant parce qu’il est sans doute précoce ». Aujourd’hui, la mode, c’est : « mon enfant est un Asperger ». Demain, ce sera « il a une puce F5418 de chez Robotronic greffée dans le ciboulo ». Seulement, l’intelligence, ça n’est pas ça, et ça ne fonctionne pas comme ça.

Il y a quand même pas mal de choses bien dans votre article, mais d’une part c’est d’un convenu (mais ça n’est pas pour cela qu’il ne faut pas en écrire un), d’autre part cela s’adresse à tous les enfants, pas seulement à ceux qui ont un empan mnésique précocement développé. Parce qu’au final, la précocité, c’est essentiellement une working memory plus efficiente.

Pour terminer, et je m’adresse à ceux qui ont comme moi un QI de 70 : l’intelligence n’est rien à côté du travail et de la volonté. Et ça, c’est une loi neurobiologique qui s’appelle la plasticité synaptique : volonté et persévérance pour travailler, travail pour modifier les connexions neurales.


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