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En réponse à :


volt volt 26 avril 2013 14:35

Bonjour,


il y a de tout dans ce texte.

d’abord le constat que oui Freud ne fut pas prolixe sur la question, 
ensuite vous avancez cette suite de définitions qui deviennent de plus en plus précises, 
enfin votre positionnement final qui dit en clair : 
il nous suffira de la synthèse, par-delà les différences d’écoles ou de vocabulaires, pour y voir plus clair sur un tableau plus complet.

c’est sur votre méthode que l’on pourrait ne pas être d’accord :

1/ vous commencez par attribuer l’emprise aux foules, alors que le créateur de la notion de « pulsion d’emprise » aura constaté, notamment dans « psychologie des foules et analyse du moi », combien ce sont d’abord elles qui peuvent être l’objet de l’emprise...

2/ vous évoquez rapidement l’enracinement de la pulsion d’emprise dans l’infantile, ou sinon comme montage pulsionnel, sans vouloir interroger plus loin cette origine tout de même lourde de conséquences ; il ne semble pas que « cruauté » ou « sadisme infantile » pourraient y tenir lieu de concepts suffisants...

3/ vous qualifiez un peu rapidement la psychanalyse en son confinement intrapsychique, mais ce n’est même pas une psychanalyse des années 20 ou 30 que vous décrivez de la sorte... passons sur les apports majeurs de Freud sur la question, par lesquels Lebon est dépassé ; votre relecture de la psychanalyse ne saurait faire l’économie de Lacan, et pourtant...

4/ le propre de Lacan justement, et sur lequel vous passez en silence complet, sera de dire autour de cette question, en gros, deux choses :

A - la psychanalyse, notamment sur ce problème, ne saurait faire l’économie d’une relecture de Hegel, entre autres via Kojève, particulièrement de : la dialectique du maître et de l’esclave, et surtout de la lutte dite de « prestige » entre les consciences, pour la reconnaissance, et qui est bien une lutte à mort - pas physique, mais justement psychique.

B - la psychanalyse enrichie du « stade du miroir » reconnaît dans le mouvement de formation du moi lui-même une instance imaginaire commandée par la captation par l’image où le premier à être sous l’emprise, c’est... le moi lui-même comme formation paranoïaque ; conséquence de cette dépendance du moi à son miroir : 
toute confrontation à l’autre si elle peut passer par le langagier est aussi tributaire de ce vaste jeu d’images, où le mouvement d’emprise devient en quelque sorte « de nature », puisque la captation de l’autre devient un sous-chapitre de la captation continue de soi - les textes de Lacan sur l’agressivité sont très clairs sur cette question. Voilà pourquoi on pourrait dire que Lacan à la fois n’accorde plus aucune place à la puslion d’emprise telle que formulée par Freud comme une sous-rubrique, tout en lui accordant la place d’honneur puisqu’il la place aux commandes de la formation de l’instance du moi.

si l’on ne tient pas compte de cette prégnance de l’emprise au sein même de l’intrapsychique, il devient difficile, dans l’interpsychique, de différencier ce qui relève du normal et du pathologique ; si la séduction ouvre le jeu de vos trois étagements, alors toute relation est d’emprise... mais ce qui va permettre de distinguer l’emprise pathologique ne relève pas seulement des mécanismes employés au dehors, il ne saurait faire l’économie d’une analyse des insuffisances narcissiques internes qui forcent à cette mise en scène extérieure.




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