• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Cassandre (---.---.115.250) 21 septembre 2006 12:26

Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de comprendre le micro-détail de tous les phénomènes, mais que les bonnes décisions soient prises. Une citation venue du Canada pour illustrer ce que j’entends par là :

"PasseportSanté.net - Le réchauffement des océans et la fonte des glaciers pourraient provoquer une libération des gaz à effet de serre (CO2 et méthane) qui y sont emprisonnés, et accélérer ainsi le réchauffement de la planète. Serions-nous près d’atteindre le point de non-retour ?

David Suzuki - Selon moi, nous l’avons déjà dépassé ! On a déjà augmenté de 30 % la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Même si on arrêtait immédiatement tout nouvel ajout de CO2, ça prendrait des centaines d’années pour revenir à l’équilibre de départ.

Nous avons enclenché une expérience à l’échelle planétaire dont nous ne connaissons pas l’ampleur des conséquences. Cela pourrait aller jusqu’à la submersion d’immenses territoires très densément peuplés. Nous n’en voyons actuellement que les premières manifestations (ouragans extrêmes, fonte des glaciers, etc.). On ne peut plus les arrêter, c’est trop tard. La vraie question, c’est : « Allons-nous continuer à ajouter encore des gaz à effet de serre malgré tout ? ».

PasseportSanté.net - N’êtes-vous pas un peu alarmiste ? D’ailleurs, ce scénario est rarement évoqué dans les médias.

David Suzuki - Beaucoup d’environnementalistes préfèrent ne pas insister sur cette réalité. Les scénarios extrêmes sont si terrifiants que les gens pourraient se dire tant pis, il n’y a plus d’espoir, et cesser toute action constructive. Pourtant, c’est très plausible.

PasseportSanté.net - Se pourrait-il que dans 30 ans, on découvre que le pire ne se soit pas produit et qu’une adaptation imprévue soit survenue ?

David Suzuki - On peut se dire que tout est possible, qu’une super plante pourrait apparaître dans les océans et capter le CO2 en excès...

Plus sérieusement, supposons qu’on prenne les mesures nécessaires pour éliminer les gaz à effet de serre, et qu’au bout de 30 ans on découvre que ce n’était pas nécessaire, ce dont je doute fort. Quel en serait le coût ? Moins de 2 % du produit intérieur brut du Canada. Puis, les avantages seraient nombreux : la création de dizaines de milliers d’emplois, de l’air plus pur, des bâtiments en meilleur état, une réduction des dépenses en santé, etc. Nous aurions gagné plus que notre investissement initial. Par contre, si on ne fait rien, et que dans 30 ans on découvre que les « alarmistes » avaient raison, alors les coûts et les conséquences seront inimaginables et terribles !

Nous n’hésitons pas à payer des milliers de dollars par année pour assurer notre maison contre les incendies même si le risque qu’elle brûle est probablement de moins de 1 %. Et pourtant, quand il s’agit de se prémunir contre les changements climatiques, où les risques de catastrophes sont beaucoup plus élevés, nous ne voulons pas investir d’argent pour protéger la planète, la seule et unique maison que nous possédons. C’est complètement aberrant.

PasseportSanté.net - Si le rapport coût-bénéfice est si avantageux, pourquoi n’allons-nous pas dans cette direction ?

David Suzuki - C’est comme si nous étions dans une voiture géante et que nous nous dirigions à 200 km à l’heure vers un mur de brique. Dans l’auto, chacun discute de l’endroit où il veut s’asseoir... Peu importe qui conduit, il faut que quelqu’un lui dise : « Mettez les freins et tournez le volant ! » Mais ceux d’entre nous qui le disent sont enfermés dans le coffre, et personne ne les entend.

En 1988, les scientifiques ont sonné l’alarme pour la première fois. Ils affirmaient à cette époque qu’il faudrait réduire l’émission des gaz à effet de serre de 20 % sur une période de 15 ans.

Le premier ministre du Canada d’alors, Brian Mulroney, a commandé une étude qui a conclu que ce serait réalisable. Selon les chercheurs, le coût aurait été de 75 milliards de dollars, et à la fin des 15 ans, on aurait épargné 150 milliards ! Il n’a pas dévoilé ce rapport. Il aurait fallu qu’il investisse 75 milliards sur-le-champ. Cette décision aurait été fort impopulaire. Les dividendes n’auraient été obtenus que des années plus tard, au moment où il n’aurait plus été en poste. Pourquoi un premier ministre aurait-il dû faire quelque chose dont le crédit reviendrait à quelqu’un d’autre, des années plus tard ?

Les politiciens ne pensent qu’à la prochaine élection. Si on avait agi en 1988, ça aurait été tellement plus facile ! Maintenant, les émissions de gaz à effet de serre sont presque 30 % plus élevées qu’en 1988. Les réduire devient chaque jour une entreprise encore plus colossale ! Il faut absolument agir maintenant ! Dites-le à vos lecteurs !

Léon René de Cotret - PasseportSanté.net Le 5 juin 2006"

Je me répète : la focalisation désespérée sur des explications autres que nos rejets de gaz à effet de serre pour expliquer le changement climatique en cours est irresponsable.

Rappel : voir www.manicore.com comme introduction à ces questions.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès