Encore
une fois, le cliché simpliste et un peu bête selon lequella France
serait la marionnette des anglo-saxons est ressorti à mauvais
escient. Dans la crise courante en Syrie, Paris a agi de son propre
gré, et même souvent en contradiction sinon en opposition avec
Washington. Le titre du Figaro
met d’ailleurs bien l’accent sur ce fait. L’accord russo-étatsunien
est un rejet de la politique française, basée sur l’intransigeance
et l’exigence à tout prix d’un départ préalable d’Assad.
C’est
donc de sa propre volonté que Hollande, emboîtant le pas à
Sarkozy, avait décidé cette ligne, en accord avec les britanniques,
et contre Washington.
Il vaut en effet mieux parler d’alignement avec l’axe israélo-qatari.
Obama ayant lui suivi une ligne moins jusqu’auboutiste depuis
quelques mois. Il est vrai que la position étatsunienne a été
assez ambigüe, marquée sans doute par des hésitations et des
revirements. Mais comme Thierry Meyssan l’affirmait, Obama, après sa
réélection, a bien décidé de procéder à des négociations
discrètes avec la Syrie et la Russie. Il est possible qu’il y ait eu
retour en arière à un moment, probablement parce que les
étatsuniens voulaient en fait toujours obtenir le départ de Assad,
seul le moyen utilisé
ayant changé. Mais l’annonce
de l’entente USA-Russie, prédite depuis des mois et entretemps
repoussée, a bien fini par avoir lieu. C’est bien un signe d’une
défaite de l’impérialisme occidental, qu’il soit états-unien,
français ou britannique.
Une
conséquence secondaire de cette mésentente franco-étatsunienne a
peut-être été l’intervention française unilatérale au Mali,
coupant l’herbe sous le pied à une intervention otannienne qui était
probablement programmée avec fore flonflons et slogans guerriers
« contre le terrorisme » pour dans quelques mois.