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Philippe VERGNES 26 mai 2013 08:57

Bonjour Volt,

Merci pour votre réponse riche et détaillée comme d’habitude.

S’il est vrai que je m’accommode mal de l’intolérant, j’ai justement pour limite l’injustice et le respect. Cependant, mon sentiment face à certains intolérants est de l’ordre d’une sensation de « gâchis ».

Exemple type du pervers narcissique qui a ceci de caractéristique : il inverse les valeurs morales sans même s’en rendre compte à tel point qu’il se prend « réellement » pour « un porteur de lumière ». Il y parvient grâce à toute la panoplie des défenses primaires mises en œuvre par la psyché, c’est un fait. Mais cela se fait de façon si subtile que même de nombreux psys expérimentés s’y laissent prendre et n’identifient pas ce phénomène d’inversion quand bien même ils percevraient parfaitement les processus primaires en jeu.

L’explication se trouve probablement dans le « refus » d’analyser « l’intentionnalité » sous-jacente à toute relation d’emprise. « Intentionnalité » dont est porteur le « paradoxeur » qui a comme archétype le pervers narcissique (mais pas uniquement).

Il n’y a guerre que l’ethnopsychiatrie de George DEVEREUX et Toby NATHAN, que j’ai découverts au travers des travaux de Françoise SIRONI sur la psychologie de la torture et de la psychopathologie des violences collectives, qui se soit attachée à cette « intentionnalité » en France et la victimologie dont l’influence est principalement nord-américaine.

Le problème toutefois est beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît encore, car considérer un individu clivé sur le mode de la perversion narcissique comme un menteur invétéré d’une mauvaise foi « sidérante » est somme toute paradoxal dans la mesure où ce dernier, de par l’inversion dont il est porteur et son clivage, n’a pas conscience, ou plutôt devrais-je dire n’a pas toujours conscience, de ses affabulations puisqu’il les prend pour LA vérité vraie.

RACAMIER écrivait : « Pour le pervers, ce qui est dit est vrai, et ce qui n’est pas dit n’est pas vrai ».

Dès lors le factuel n’a plus aucune importance pour lui et peu lui importe que ses dires soient mensonges ou vérités puisqu’il parvient à se tromper lui-même. Ce faisant, il ne peut que tromper autrui sous couvert d’une « fausse innocence » toujours très convaincante pour le profane. En bout de chaine, c’est la possibilité d’exprimer librement nos opinions, autrement dit notre liberté d’expression si chère à notre culture qui trinque, car comme le faisait très justement remarquer Hannah ARENDT (« La crise de la culture ») : « Les faits sont les matières des opinions, et les opinions, inspirées par différents intérêts, et différentes passions, peuvent différer largement et demeurer légitimes aussi longtemps qu’elles respectent la vérité des faits. La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat. »

Cette liberté d’expression est d’autant plus mise à mal que la contagion du « mouvement perversif » (ou « mouvement pervers narcissique » chez RACAMIER) gagne et gangrène tous les « organes » de notre société. C’est ce que nous percevons de plus en plus à l’heure actuelle sans pour autant pouvoir le verbaliser correctement, ce qui m’a amené à explorer la théologie et l’eschatologie, mais profane en la matière, je n’ai pas d’opinion formée à ce propos. Toutefois, lorsque l’on a parcouru un certain chemin dans « l’antre de la bête », cela me semble un passage obligé pour approfondir le sujet.

En tout état de cause, toujours un plaisir de vous lire.


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