L’explication selon lequel le « sang impur » serait en réalité celui de l’adversaire, les nobles au sang bleu et « pur » tend à être contredit par les historiens actuels, ais-je entendu dire récemment.

Je n’ai plus les références exactes en tête, mais une émission radio a parlé du sujet ces dernières semaines. Il semblerait qu’on ait des traces de discours de révolutionnaires de premiers plans parlant par d’un sang impur pour leurs adversaires (les vendées de mémoires).
Nul ne peut plus savoir quel était l’état d’esprit de Rouget de Lisle, mais s’il s’agissait d’une forme particulièrement subtile d’auto-dérision, il parait à peu prêt certains qu’elles n’étaient - déjà à l’époque - pas compris de tous, y compris parmi l’élite intelectuelle et politique.

Ce qui viendrait en appuis du fait que l’époque n’était pas particulièrement au martyr et qu’on parlait alors plus aisément de verser le sang de l’adversaire que du sien.

Ce qui n’empêche que même en ce sens, la phrase n’était vraissemblablement pas raciste au sens actuel du terme. L’ennemi était les soldats d’autres pays étrangers mais néanmoins européens, voir de faction en guerre civile du même pays . Ce n’était pas du racisme comme nous l’entendons aujourd’hui.

La question est : doit-on changer les paroles d’un hymne parcequ’elles peuvent être mal-interprêté dans le contexte actuel ?
A ce rythme, il faudrait également changer les paroles de ce qui serait aujourd’hui un hymne au terrorisme :
« Ohé saboteur, attention à ton fardeau, dynamite,
Ohé, les tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite ... »
Vous aurez reconnu, je l’espère, les paroles du Chant des Partisans ... Il ne s’agit bien sûr pas de glorifier le terrorisme au sens où ce mot est pris aujourd’hui, même si les résistants étaient bien qualifiés ainsi par l’occupant. Une chanson doit être comprise dans son contexte, Marseillaise comme Chant des Partisans. Plutôt que modifier les paroles de la Marseillaise, il faut faire de l’instruction civique.