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En réponse à :


Danièle Dugelay Danièle Dugelay 2 juin 2013 03:06

@ Claude Barratier.

Je suis obligée de vous contredire sur un point. Vous connaissez mal le travail d’un enseignant.
J’ai aimé passionnément mon métier d’institutrice et je le définissais ainsi : chaque soir, après les corrections de la journée, l’instituteur écrit sa pièce du lendemain, une pièce qui dure six heures, dans des matières différentes et il doit être vraiment compétent dans chacune d’entre elles. Au début de chaque scène, il faut capter l’attention et l’intérêt des élèves dans leur diversité. A l’époque, on ne délivrait pas l’instruction, mais il fallait amener l’enfant à découvrir lui-même la règle à étudier. J’appréciais cette méthode, car l’élève appréhendait mieux ainsi ce qui lui apparaissait alors comme une évidence. Ensuite, nous faisions toutes les vérifications de la justesse de notre trouvaille, puis nous passions à l’application collective, puis individuelle qui serait corrigée le soir. Ceci pour les six séquences de la journée. La journée étant bien préparée, il restait encore un peu de travail administratif. Le lendemain, la classe « jouait » la pièce écrite la veille, avec parfois des imprévus auquel il faisait faire face. Bien sûr, il avait fallu préparer les polycopies ou photocopies et les divers matériels nécessaires (pour rester dans le domaine du théâtre, faire l’accessoiriste). A la fin de la journée de classe, il fallait faire la critique de la pièce, comment elle s’était déroulée, et vérifier par les corrections les acquisitions et ce qui devait être encore travaillé. Il fallait s’appliquer pour préparer les cahiers du lendemain et les modèles d’écriture. Ensuite, une nouvelle pièce de 6 heures devait être écrite. Pour peu que l’enseignant soit consciencieux, il doit lire beaucoup d’ouvrages pédagogiques ou de culture générale pour se tenir au courant. Franchement, pensez-vous qu’avec 30 heures de présence devant les élèves, il est possible de faire tout ce travail ?
Personnellement, j’ai dû arrêter à 58 ans au lieu des 60 prévus avec une mise en invalidité pour grave dépression due au surmenage.


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