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Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 juin 2013 18:10

Merci à ceux qui ont pris soin de réagir ici.

L’une des méthodes pour fausser une discussion, c’est de caricaturer à outrance les positions pour faire des amalgames. C’est d’ailleurs l’objet de ma conclusion : on peut aimer le français et ne pas être choqué par la nécessité de parler en anglais pour se faire comprendre.

Les langues n’ont rien d’un obstacle dans les échanges entre deux pays, mais lorsqu’un sujet est travaillé par des équipes regroupant de nombreuses nationalités parlant des langues différentes, sauf pour quelques exceptions, il devient vite impossible de connaître dix, vingt, trente langues et une langue commune est ressentie comme une nécessité.

J’aurais bien sûr pu continuer en disant que j’aime l’allemand, le russe etc. et les autorités françaises ont rarement compris que pour défendre le français, dans l’Union Européenne, le mieux était de renforcer par exemple l’allemand au lieu d’attaquer inutilement l’anglais. Ceux qui sont intéressés par certaines cultures se mettront assez naturellement à étudier les langues associées. Les amoureux de la Russie chercheront à connaître un peu de la langue russe, etc.

Mon histoire et ma géographie personnelles ont fait que j’ai appris à l’école l’allemand comme première langue, sans aucune hésitation, l’anglais venant en deuxième langue. J’ai même passé un entretien de recrutement en allemand. Mais c’était en Allemagne. Cela ne viendrait à l’esprit de personne d’utiliser cette langue en Russie. Sauf avec des voyageurs allemands.

L’idée est de s’adapter aux cas concrets. C’est une question de bon sens. Oui, dans les sciences dures, la langue n’est qu’un outil de communication et le but est de partager l’information avec le plus grand nombre de personnes au monde pour faire avancer le sujet. Mais non, la langue n’est pas seulement qu’un outil dans d’autres disciplines, comme la littérature, la philosophie, etc. où la langue fait partie intégrante de la pensée, du raisonnement.

Je ne pense pas non plus qu’il y a un intérêt à n’avoir qu’une seule langue universelle. Chaque langue correspond à la culture. Le globalisation des échanges ne signifient pas la perte des identités. On ne peut partager que si l’on a quelque chose à apporter. Je comprends que certains parents veuillent faire apprendre le breton (par exemple) à leurs enfants, mais je ne comprends pas que cela puisse être au détriment d’une langue comme l’anglais.

Il suffit de regarder les populations de petits pays qui savent pertinemment que leur langue ne sera jamais parlée au niveau international car ils ne sont que quelques millions à la parler : elles sont moins arrogantes et apprennent quelques langues étrangères pour pouvoir échanger.

Enfin, je le répète : la loi Fioraso, tout comme la loi Toubon, n’aura aucune influence sur l’usage des langues dans la recherche publique, parce qu’une loi n’a pas à dicter le comportement intime des citoyens dans un pays libre. Toute cette polémique n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Les étrangers qui essayeraient de comprendre ce type de débat seraient bien intrépides.

Bonne soirée.


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