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Anaxandre Anaxandre 11 juin 2013 13:27

  Un « fasciste » français écrivait en 1948 :


    « Chez nous, dans nos cités, plus rien de sûr, plus de limites certaines du bien et du mal, plus de terre où reposer nos pieds : mais au-dessus de nous, quelle architecture vigoureuse commence à se dessiner. Le citoyen français, allemand, espagnol, italien, ne sait pas très bien quel sort lui est réservé, mais le citoyen du monde sait que l’échafaudage harmonieux des pactes s’élève pour lui. Sa personne est sacrée, ses marchandises sont sacrées, ses prix de revient sont sacrés, ses marges bénéficiaires sont sacrées. La république universelle est la [101] république des marchands. La loterie de l’histoire est arrêtée une fois pour toutes. Il n’y a plus qu’une loi, celle qui permet la conservation des gains. Tout est permis, sauf ce qui consiste à revenir là-dessus. La distribution des lots est définitive. Vous êtes vendeur à perpétuité ou acheteur à perpétuité, riche ou pauvre pour toujours, maître ou tributaire jusqu’à la fin des temps. Là où les souverainetés nationales s’éteignent, la dictature économique mondiale commence à luire. Un peuple ne peut plus rien contre les marchands lorsqu’il a renoncé au droit de dire : ici, les contrats sont tels, les usages sont tels, et vous payez telle dîme pour vous asseoir. Les Etats-unis du monde ne sont qu’en apparence une conception politique : c’est en réalité une conception économique. Ce monde immobile ne sera plus qu’une énorme bourse : Winnipeg dit le cours du blé, New-York celui du cuivre, Prétoria celui de l’or, Amsterdam celui du diamant. Quel recours avons-nous si nous ne sommes pas d’accord ? La discussion entre riche et pauvre. Nous savons ce que cela donne. La mauvaise humeur, la fermeture des ports ? On a mille moyens de nous en faire repentir. Celui qui renonce au droit de taxer l’étranger, de le reconduire hors de la ville avec ses marchandises, de fermer ses ports aux missionnaires, renonce aussi à la liberté et à tous ses biens. Qu’est-ce qu’une grève, qu’est-ce qu’une conquête sociale dans un pays qui est forcé d’aligner ses prix sur ceux de l’étranger ? Cette question nous donne la clef de nos difficultés présentes : on n’assure la vie de son propre peuple qu’en étant maître chez soi et en éconduisant l’étranger. Mais la nouvelle »constitution du monde« , comme dit M. le président Truman, nous invite à faire tout le contraire. Cette politique a un nom : il y a trois quarts de siècle on l’appelait avec décence »la politique de la porte ouverte« . Nous sommes devenus la Chine. L’élection du président des Etats-Unis nous importe plus que nos propres crises ministérielles. » (Nuremberg ou la terre promise, Maurice Bardèche).

  Fondamentalement, toute lutte « antifasciste », tout combat contre la tradition et l’ordre naturel servent en réalité le pouvoir des marchands et participent largement à l’instauration ou à la consolidation du gouvernement de ces derniers : c’est ce qu’a connu la France après 1789 ; c’est ce que le monde a connu inexorablement depuis 1945.

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