• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


C'est Nabum C’est Nabum 16 juin 2013 09:06

Ambalala


Quèques Berdouillements de ch’eux nous !

A la manière de Gaston Couté

« C’dimanche là, jour pour s’enfeignater, je m’avons pourtant déyeucher dès le chant du coq ! J’’avions cassé la croûte de boumn heur , pouill’é ma biaude et quéri moun couémiau et mon palquiot, j’afisltole en dimanche. Point d’affutiaux s’l’’dos pour journée de fête ! Dès l’ver du jour, j’m’étons mis en route ! 
J’m’en allons, pauv’ mariniers de Loire, me distraire un brin, à la foire à la louée.


Tout c’monde du bourg et d’alentours se pressera comme à confesse pour s’encanailler au bord du grand fleuve royal, not’Loire parfois si brutale, était en ces biaux jours de Saint Jean, gentille comme une charlusette ! Grande et belle assemblée qu’voil’à, nous autes, les gens de peu on va Gouépailler et s’abasoudir pour not’seul contentement ! An huit, c’est le grand concours’ des nayons du pays  : des vieilles plates, des barquasses ben usées par les ans et les fâcheries du fleuve.


Tantôt les gars d’ not bourg ligérien , j’en suis certain, vont régler leu’ compte à ceusses de la gran’ville et à qulques feremiers de biauce qui vont s’enseayer à ramer ! Tout l’monde est ben gaitiau au futur spectacle des rames qui vont s’cabosser, des corps qui s’culbuteront des caberioles de tout’ ceusses qui vont se ramasser dans l’eiau . Nous les gars du fleuve, on s’ra ben benaise, on va s’berlancer sur la rive tandis d’aut’ vont biger nos garnazelles !


On s’retrouve là pour s’encanailler sur’ l’dos des culterreux, les mangeux de terre aux gros sabiots de bois et ces malembouchés d’ bourseoisiaux d’la ville En attendant, y’a un p’tit vent ben frisquet sur not’ berge et qu’à s’accoter sur la levée on pourrait ben attraper la mort avnt qu’not’ heur ait sonnée.


Alors on s’presse pour se mett’e dans le gosiers queques godets de vin : une bonne saoulée de no’t goutteux Baccou ça vous r’met d’aplomb un houmm’ qui va passer l’après midi dehor’. Le breuvage vous réchauffe les boyaux du vent’e et délie itou les langues. Y’a à c’t’heure ben plus de boniments sans queue ni raison que d’propos sensés, mais en c’repos festif, on a ben l’drouet de se laisser aller. Y’a même Mounsieur l’Maire qui s’en bagosser un brin avec nous aut’, preuv’qu’il était pas fierot not’ jollet !


De bons p’tits gars font leur arrivée sur le fleuve à grands coups de rame, on abandonne à r’gret not’ bordée de barique et on s’agglutine le long du quai. On s’demande ben pourquoi ces pe’tios soufflent comme de beufs, qu’ils su’, qu’ils geingnent, qu’ils quintent 
pour gangner l’bout de gâtiaux qui récpmpensera les vainqueurs d’an ’huit.


Un malfaisants s’est entr’aponté avec l’équipage d’à côté, ça fait grand chahut de bois qui s’entrechoque. Les barquasse s’en vont à Hue ou à Dia au gré du vent et du courant . À la grosse vague du pont, nos ouésieaux brancillent, tersautent un grand coup avant qu’d’chavirer itou le bec dans l’iau. Pas si tôt sur la berge que l’ plu ingarmenté de la bande insole à plaisir le berlaud d’en face. Dans l’iau y’en a encore qui s’berdille, l’a pas l’air de savoir nager. C’est avec un grand aveniau qu’il faut le hisser sur la berge pour l’tirer de ce mauvais pas ...


D’autres, s’emanche sous le pont, quand la Loir’ s’enfâche et fait gros bouillon et belle écume. Y’a p’us moyen de les reconnaître Y sont pareillemnt trempés l’ tête aux pieds. Faut dire qu’elle est bien mouiollante not’ tbelle fille Liger !


Depuis d’début de leur vadrouill’, z’on pris des siaux d’iau sur le coin d’leur nez. Z’ont même pris sur l’dessus leur tête, une grosse secouée rien que pour eux, ceusse qu’étaient sur le fleuve. C’est ben l’charme de ce fleuve de vous virer le temps qui fait, de faire la pluie comme le joli temps et de ne jamais être partageux pour les eaux du ciel.


Mais rentournons-nous à la course de nos bateaux. V’las ti pas que deux barques s’accotent et nos péquits s’lancent
 des coups de boxe et l’moins malin s’retrouv’ le cul par dessus bord. En v’la des aubourgs qui nous font ben rire, nous qui avons les pieds ben au sec. À la fin partie, c’est un gars d’chez-nous qui passe tout fierot la marque d’arrivée.


Nous les aime-bouillons, étions tous gaïtieaux et forts content du triomphe du plus ficelle alentour. Et tertous, l’pésan coumme el’riche,
 l’amrinier tout coumme l’pauv’ pésan, on s’met à beugler à plein poumons pour l’encourager. C’est ti drôle ce tas d’gens qui braill’nt coumm’ des vieaux sur les bords d’l’ieau !


La cours’ terminé, nous vl’a ben embernés ! Nous aut ’ nous n’avons eu de cesse d embistrouillés les petiots gars qui bagaraient sur la Loire. Maintenant qui sont à quais, alors nous reste qu’à clabauder, nous les geigneux du canton, sur cesse qui sont pas à portée d’zoreilles !


Tout ça va finir au Giroeut autour 
d’la Manille et des billards pour toute la pratique du gars Bertrand. Il nous abreuve d’une armée de bocks que toute la troupe alave à p’tites lampées et de grandes lichées de vin du pays.


Sur les quais, y’sont plantés un parquet pour la guinche. Qu’ils ont l’air heureurs nos piquit’s. Regardez les gueuler et danser la gigue avec leurs belles !
 Faire du chahut jusqu’à la nuit ! Et don’, coumm’ça, bras-d’ssus, bras-d’ssous, 
l’s vont gueulant des cochonn’ries.
 Pus c’est cochon et pus i’s rient,
 et pus i’s vont pus i’s sont saoûls.


Ah  ! la bell’ jeuness’ ! Les uns ont des moeurs
 a fair’ reverdir la muse à Coppée. avant qu’d’aller s’coucher quand il est onze heures à la nuit. Les autr’s à la fin’ vadrouill’ y sont ti pas saoul’ à renifler dans un chalumeau
" C’est à c’t’heure qu’ils s’en vont chez eux’autres et nou’ itou.


Ah  ! mes bonn’s gens ! J’ai ben grand’peine d’m’en retourner à ma demeure !

Demain j’reprends les jours de peine et j’oublierai ben vite c’dimanche, jour de fête Y’ a grand ouvrage sur la Loire et faudra pas pâter en chemin pour rattraper le temps perdu à ses amuseries du dimanche.


Vernaculairement vôtre.



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès