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Zouzou (---.---.87.120) 17 novembre 2006 22:14

Il est amusant de voir comment l’idéologie de tout bord semble empêcher de regarder les choses en face :

A) En fait, ce « privilège » au sens régalien du terme, date de la grande époque de la Bête humaine, lorsque les gueules noires étaient à la pointe du combat syndical, et il a été conforté à coup de grèves et de luttes avec, soyons justes quelques moments héroïques comme la résistance." Complètement faux !!!!!!!!!! Le réseau ferroviaire a été nationalisé en 1937 par un gouvernement de droite pour éviter la faillite du système bancaire privé français très investi dans les « grandes compagnies ». Celles-ci succombaient à la concurrence nouvelle de la route.

NON c’est plutôt juste : Les avantages sociaux des cheminots (retraite, caisse de prévoyance...) ont été accordés dès le 19 eme siècle par certaines compagnies privées pour attirer des vocations. Cependant très vite le nombre de compagnies a diminué du fait de l’Etat qui a réorganisé les différentes concessions qui se sont concentrées sur 6 puis 5 grandes compagnies. Il y eut dès les années 1900 de très nombreuses grèves - alors illégales - pour l’harmonisation des régimes, avec une première loi en 1908 ; finalement après la 1ere guerre mondiale un gouvernement de gauche octroya un statut unique en 1920. Il a été estimé que ce statut engendra le recrutement de 100 000 cheminots supplémentaires (« sédentaires ») par rapport aux 350 000 alors existants. Les compagnies privées à qui l’on imposait des charges nouvelles, négocièrent alors leurs conventions de concession pour avoir une rentabilité garantie de leurs capitaux ; la croissance de la route, l’encadrement de leurs tarifs bien en dessous de l’inflation galopante de l’après guerre et l’interdiction qui leur fut faite de supprimer les services les plus déficitaires les conduisit , malgré un trafic en hausse, à des déficits d’exploitation croissants et ne plus pouvoir compter que sur cette rémunération garantie.

Le système reposant de fait sur l’argent public, l’opinion notamment de gauche mais pas seulement estima que la nationalisation était normale. Après le front populaire, les compagnies privées profitèrent d’un gouvernement de droite pour négocier l’indemnisation dans de bonnes conditions pour elles.

Depuis lors de grandes luttes syndicales ont permis malgré quelques rares tentatives de réforme de conforter - voire développer - ces avantages acquis. Qui se souvient qu’en 1950 il y eut des grèves avec tentatives d’envoi de la troupe par le gouvernement lorsqu’il fut envisagé d’aligner le régime des retraites des cheminots sur celui des fonctionnaires ?


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