@ Rami :
Vous
écrivez :
Quant
à Condorcet, ... il me semble qu’en amont existe toujours le
processus d’élaboration de la proposition elle même qui n’a pas
été suffisamment discuté. Où de comment arriver à la décision
même à titre de groupes ou d’individus.
On peut demander à « estimer » les grains de riz,
mais on peut aussi savoir la décision la plus juste en permettant
aux avis d’être justifiés, ce qui permet de nous forger à
mon sens un meilleur point de vue en laissant celui-ci évoluer à la
lumière des argumentations. Ce qui nous amène à la démocratie
délibérative.
Pour
mieux nous comprendre, il faut distinguer ces deux choses :
- d’une part un « théorème du jury » qui laisse espérer
que cette vérité théorique corrobore l’intuition de pouvoir
approcher – par une technique de consultation des citoyens - la révélation de la plus pertinente des propositions présentées.
- d’autre part une technique de « cahiers de doléances »
qui a justement pour but de faire accéder
chacun des citoyens au « processus
d’élaboration de la proposition elle même »
Je serais assez circonspect face à l’idée d’une " démocratie
délibérative"
Le
pari démocratique relève certainement plus de la foi en la capacité
de chacun à participer à la révélation des propositions les plus
pertinentes … qu’en l’idée d’un accompagnement (ou pire d’un
guidage) des consciences, savoirs, compétences ou visées
prospectives ...
("La
démocratie
est fondée sur l’idée d’une compétence égale
de tous." - Jacques Rancière)
A ce propos, n’est-il
pas troublant de constater que les vertus du « théorème du
jury » s’affaiblissent d’autant que la diversité des votants
diminue ? ( Si les membres du jury se concertent entre eux , le résultat du théorème du jury n’est plus vrai !! )
Ce dont JJ Rousseau avait eu une fort logique
intuition :
« .. quand il se fait des brigues, des
associations partielles aux dépens de la grande, la volonté de
chacune de ces associations devient générale par rapport à ses
membres, et particulière par rapport à l’Etat : on peut dire
alors qu’il n’y a plus autant de votants que d’hommes, mais
seulement autant que d’associations. »