Bonsoir Hervé,
C’est justement l’article sous lequel tu étais intervenu qui m’a fait précipiter la parution de celui-ci (je l’ai rédigé depuis plus d’un mois, mais j’ai du mal à écrire les suites, du coup, j’vais être contraint de m’y replonger sérieusement).
Le dilemme du trolley que je présente ici a été rédigé pour répondre à la vision utilitariste telle qu’exposée dans l’article que tu as commenté. En fait, dans ce billet, l’auteur tombe dans le piège de ce que la classification ’taxinomique’ de la morale appelle la morale utilitariste. Mais ce genre de classification élude l’épistémologie de la morale, ce qui donne l’illusion que tout le monde possède un type de morale qui lui est propre. Or, si c’est bien le cas par rapport à un niveau de développement moral, tout le monde n’a pas une conscience morale suffisamment développer pour prendre des décisions équitable pour le bien commun.
Comme tu l’as très bien perçu, ceux qui se revendiquent de cette morale n’ont rien de moral. Bien au contraire, ils sont amoraux mais prétextent de ce type de morale pour justifier leurs exactions. Ce qui est d’une véritable hypocrisie qui passe comme une lettre à la poste en raison de l’ignorance des personnes auxquelles ce type de justification s’adresse.
La véritable morale utilitariste est très différentes de celle qui est présentée comme telle par nos dirigeants. La morale utilitariste dont ils se revendiquent n’est qu’un artefact de la véritable morale utilitariste : une perversion qui leurs permet de justifier l’injustifiable.
D’où l’importance d’être en mesure de distinguer ceux qui présentent un raisonnement moral les situant au plus haut stade du développement moral tout en ne possédant aucune conscience morale, de ceux qui ont réellement un jugement moral postconventionnel.
C’est tout le drame de notre société actuelle : nous élisons des gens qui nous gouvernent qui n’ont aucun sens moral sur la base de leur raisonnement moral dont nous imaginons qu’il sera cohérent avec leurs actes alors que ce n’est jamais le cas.
(Désolé, j’ai pas trop de temps, je fais vite, mais j’espère que j’ai été assez explicite. Il y aurait encore tant à dire sur ton intervention).
Bien à toi.