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NICOPOL NICOPOL 21 janvier 2014 04:45

Bonsoir,

Merci pour votre article sur cet excellent film, pour moi le meilleur que j’ai vu en 2013 (et dans mes tous meilleurs films all time !).

Ce film est avant tout une fable écologique très forte : l’humanité consume ses forces dans une « lutte des classes » sans issue, alors que nous courrons à notre (auto)destruction par destruction de notre environnement naturel. Notre survie en tant qu’espèce nécessite comme jamais auparavant dans l’histoire une solidarité entre hommes, entre civilisations. Cela peut sembler naïf, mais c’est en fait d’une urgence sans égale, et toute la force du film est de faire passer cette idée, sans didactisme ni moralisme, par la seule force de la situation et de la mise en scène.

A ce titre, il est amusant de voir que le film commence comme un hymne à la gloire du héros américain type, viril, sérieux et marqué par une enfance compliquée (joué par « Captain America » himself, ce qui n’est pas anodin), avant de voir l’irruption de personnages asiatiques au burlesque trash très coréen qui viennent mettre une dose de politiquement incorrect, de chaos réjouissant mais aussi d’ambivalence morale. Une façon très subversive de proclamer que l’Amérique n’est plus le salut du Monde, qu’elle en est même sans doute un facteur de perte (le Machiniste, joué par un autre acteur typiquement américain, Ed Harris), et que, dans ce défi environnemental sans précédent, nous besoin aussi de la culture, de la sensibilité des autres civilisations.

J’ai très souvent pensé, pendant le film, à cette BD géniale de Griffo et Van Hamme, SOS Bonheur, dans laquelle on retrouve la même idée, très pessimiste, que la révolution n’est qu’une stratégie de l’élite des dominants pour assurer un renouvellement permanent des cadres qui font fonctionner le « système » qu’ils contrôlent de façon occulte, tout en évacuant la violence latente des classes opprimées en leur donnant de l’espoir.

La différence, c’est que, malgré tout, la fin du film n’est pas aussi nihiliste que dans SOS Bonheur. Il y a un extérieur à la société, au « système », un espace de liberté qui s’ouvre. Cet extérieur est périlleux, inhospitalier, certes, et l’homme y est aussi en danger de mort ; mais il ramène l’humanité à une forme de pureté originelle, à ce qu’elle a su faire de mieux depuis l’origine des temps : survivre dans une certaine innocence.


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