Il me semble que Girard et Freud ont en commun de souscrire à l’espoir d’une civilisation capable d’atténuer les aspects les plus destructeurs de son malaise par une analyse appropriée. Processus mimétiques et identificatoires désignent globalement une même dynamique. Or, de sinistre mémoire, l’Histoire a montré combien la logique du bouc émissaire pouvait s’avérer « inflationniste ». Elle détruit plus d’innocence qu’elle ne créée de civilité. L’inanalysé transgénérationnel, quant à lui, semble poursuivre sa course folle, quelle que soit la consistance, la structure, des « modèles ». Au delà de toute lecture religieuse de l’anthropologie, Freud et Girard ont d’abord interrogé les fondamentaux de la civilisation, et affronté la puissance de Thanatos...