Face à l’escamotage du facteur démographique opéré par la plupart de ceux qui se penchent sur le cas des pauvres, la pyramide sociale, pour aussi schématique qu’elle soit, met en évidence le fait que les pauvres des uns sont les riches des autres, et inversement, dans une relativité universelle qu’ils contribuent à masquer avec un égoïsme comparable à celui des riches du sommet qu’ils ne font le plus souvent que jalouser dans leur impuissance. Ceux qui confondent richesse avec confort et bonheur avec richesse, démontrent ainsi que le sort d’un milliard et demi de pauvres profonds, ainsi que l’augmentation incessante de la pauvreté dans le monde en dépit du progrès, leur importent moins que de reprocher aux riches, ou de l’être devenus ou d’être nés ce qu’ils sont, et de tenter avec obstination de leur arracher ce qu’ils leur envient. Avec bien peu d’égard pour leurs généreux principes, ils négligent qu’en agissant de la sorte ils méprisent ceux dont ils sont eux-mêmes les riches tout en s’en prétendant les défenseurs. Dans un égoïsme qui vaut n’importe quel autre, les bénéfices insignifiants qu’ils parviennent à tirer d’une lutte des classes aussi stérile qu’archaïque ne fait au mieux qu’améliorer leur propre confort au détriment de plus pauvres qu’eux.
Pour approfondir cette réaction, voir :
Ne pas manquer schémas et tableaux.