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duong (---.---.194.89) 27 octobre 2006 09:33

Exactement, complètement d’accord avec l’article :

- dans la 2nde option, pour un président responsable, il faut supprimer le poste de premier-ministre qui a été conçu essentiellement comme un « fusible » par le général de Gaulle lui-même.

- dans la 1e option, il faut grouper la présidentielle et la législative le même jour pour que le résultat de la présidentielle « n’impose pas » ou en tout cas ne « surdétermine » la législative par laquelle les Français vont pouvoir effectivement faire enfin leur choix entre plusieurs projets.

Pour ma part, je préfère la 2nde option A CONDITION vraiment qu’on groupe la législative avec la présidentielle le même jour et qu’on arrête de faire dépendre le résultat de la législative de celui de la présidentielle.

Je pense même que ce président monarque « incarnant des valeurs » et inactif est inutile et devrait être supprimé.

A l’époque de De Gaulle, la rupture avec le régime parlementaire se justifiait par le fait que celui-ci était avant tout un régime de notables locaux et que la politique nationale était éloignée du peuple, et que la proportionnelle engendrait une ingouvernabilité totale, par ailleurs avec des partis très idéologisés la présidentielle pouvait permettre de faire émerger des personnages de consensus, plus « centristes ».

Mais nous n’en sommes déjà plus tout à fait là, et on le sera encore moins bientôt quand le PS va, ça me semble inévitable maintenant, se moderniser et arrêter de faire des privatisations le « pire mal » qu’on puisse imaginer pour se concentrer plus sur la régulation des marchés et des productions et non sur leur prise de contrôle.

On av déjà et on ira de plus en plus vers des différences entre partis qui s’exprimeront non plus sur une idéologie complète mais sur quelques propositions très précises qu’il faudra expliquer face à une situation de plus en plus complexe.

En revanche le système présidentiel est de plus en plus en dérive, on l’a vu avec Chirac, la fracture sociale et « je vous étonnerai par ma démagogie », dès qu’on parle de « valeurs » très imprécises, « en l’air », le risque est grand que ça soit « du pur vent » et qu’on ait une « démocratie à l’américaine » (mais les Américains ont au moins un Parlement fort) où on ne parle plus de politique mais de morale et où l’hyper-médiatisation, loin de préciser les projets, ne nous délivre qu’une suite d’images sans explication de fond. Cette présidentialisation est à la fois pleine et vide : pleine d’images et de mots et vide de projet précis.

Fait considérablement aggravant : la France a une vieille tradition monarchique qu’elle a poursuivie avec De Gaulle, et dont elle n’arrive pas à s’extirper. Les Anglais tout en gardant leur roi ou reine lui ont supprimé toute fonction politique en les confiant à un régime parlementaire et ont ainsi été débarrassés paradoxalement de ces tendances monarchiques en politique que nous avons, nous, toujours à l’esprit, ce vieux rêve de centralisation et de « dictateur éclairé ».

Dans un régime parlementaire, ces vieux rêves monarchiques se dissolvent et on peut enfin remettre au centre le PROJET, ce POUR QUOI FAIRE précisément on choisit au moment de l’élection : on ne confie pas un mandat aveugle à quelqu’un à qui on donne sa confiance, voire sa foi, mais au contraire un mandat précis : vous êtes élu pour faire ceci ou celaé, telles propositions précises ... et vous devez nous expliquer, justifier pourquoi vous devz plutôt appliquer ce projet comme ci ou comme ça compte tenu des différentes contraintes, des consultations que vous n’auriez pu mener avant l’élection, de l’évolution des événements (toujours possible mais quand même : la plupart des réformes que nécessite le pays sont structurelles et donc cette idée selon laquelle on ne peut décider de projet à l’avance est un mensonge !) ...

Je crois beaucoup plus à ce système anglais (on peut évidemment revenir sur le scrutin à un tour par circonscription : je suis personnellement plus favorable au scrutin de liste nationale à deux tours proposé par Rachid Nekkaz www.nekkaz.com ) avec un « shadow cabinet » de ministres constitué à l’avance, et à la possibilité de renverser le gouvernement soit par le Parlement soit par un référendum d’initiative populaire (après déclaration prouvant que le gouvernement n’a pas rempli le mandat précis confié au moment de l’élection), qu’à un mandat aveugle confié avec « engagement de démocratie participative » dont on ne sait toujours pas, aujourd’hui, en dehors d’une possibilité de référendums d’initiative populaire accrue, comment elle serait appliquée au niveau NATIONAL ... qui est le niveau, avec le niveau EUROPEEN, pour lequel les Français se plaignent d’une faible démocratie, et non pas le niveau local pour lequel les Français sont plutôt satisfaits de comment se passe la démocratie, et d’autant plus que nombre d’élus locaux font des efforts de démocratie participative notables mais dont les résultats concrets dépendent beaucoup des situations locales : il n’existe pas de modèle qui puisse être plaqué localement et qui marche à tous les coups.

Au niveau national, une allusion à la « démocratie participative », un engagement en mots (aussi ferme que celui de Chirac et la fracture sociale ?) de « consulter le peuple » ne peut toujours donner aucun gage de contrôle démocratique : le contrôle principal que gardent les électeurs sur leurs élus nationaux (et peut-être un jour européens ?) se situe au moment des élections, il n’y en a pas de meilleur (les référendums d’initiative populaire portent sur un sujet précis), mais il faut pour cela qu’avant l’élection on puisse DEBATTRE et CHOISIR entre des projets, des propositions précis.

On sait qu’aujourd’hui la situation est tellement complexe que seul un projet décrit précisément peut être fiable (par exemple, la liberté de la carte scolaire sur 2-3 établissements donne un résultat radicalement différent pour la mixité sociale selon qu’on laisse les chefs d’établissement choisir les meilleurs élèves ou selon qu’on impose à ces chefs d’établissement des quotas locaux).

Je suis personnellement favorable à ce que chaque candidat soit tenu, 2 mois avant le scrutin, à déposer officiellement un programme précis et FINANCE (ça dépend toujours un peu de la croissance et surtout des dicscussions avec les syndicats pour ce qui concerne la sécurité sociale et le droit du travail, mais la majorité des réformes sont structurelles et on a au moins une idée du coût) auprès d’une instance quelconque

... ce document serait une référence par la suite pour juger si les élus agissent réellement en fonction du mandat qui leur a été confié, et ça leur permettrait d’EXPLIQUER les différences apparentes, pourquoi ils doivent appliquer telle mesure de telle ou telle manière, pourquoi ils doivent modifier, enleevr ou ajouter telle autre.

Ce serait un excellent exercice de démocratie et pédagogique pour tous, et d’autant plus si même les partis purement contestataires qui jusqu’à présent n’ont aucune intention de parvenir au gouvernement, s’y astreignent aussi.

Voilà : je me suis un peu lâché sur quelques idées, mais voilà comment j’imagine un gouvernement ET DES CITOYENS réellement responsables au regard de la politique nationale ... et pas seulement locale. Au niveau national, l’élection reste le moment démocratique majeur, celui où on devrait passer du temps à débattre, à choisir entre des projets précis : il semble bien que cette année encore, nous allons « passer notre tour », et je trouve ça très malheureux et déprimant pour notre pays.


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