• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Philippe VERGNES 18 mars 2014 13:50

@ Fergus,

Tout d’abord merci des précisions que vous apportez et de l’opinion dont vous me faites part. Si vous avez des liens vers des commentaires que vous avez déjà pu émettre ici ou ailleurs, n’hésitez pas à me les communiquer, je les lirais avec attention.

Sur la question de la suppression des partis politiques : je suis d’accord avec le fait que des personnes qui se regroupent pour « mutualiser leur action et leurs moyens pour faire connaître leurs idées » créent de facto un parti politique. C’était le sens de mes propos il y a déjà quelques années de ça lorsque, président d’association de parents d’élèves, je tentais vainement de dédiaboliser le mot politique. J’usais alors d’une formule telle que : « nous faisons une politique hors parti, mais de parti-pris résolument tourné vers la défense de l’intérêt général ».

Maintenant, prétendre que la suppression des partis politiques est une illusion est une tout autre paire de manches.

Selon moi, c’est la façon dont nous avons organisé notre société moderne, en la basant sur le culte de l’homo œconomicus qui est une illusion. Et je m’en suis déjà expliqué dans bon nombre d’articles, notamment les derniers qui traitent de l’empathie, la conscience morale et la psychopathie, mais également dans un billet portant sur les décisions absurdes (de nos dirigeants) : Peut-on faire confiance à notre jugement ? La fiabilité des « experts » en cause.

Dans ces articles, je fais état des nombreuses connaissances actuelles qui attestent toutes, avec des arguments factuels et probants, de l’erreur fondamentale que nous avons commise avec le mythe de l’homo œconomicus qui privilégie la raison sur les passions alors que c’est exactement l’inverse qui se produit en réalité : « la raison est l’esclave des passions ».

La question qu’il serait judicieux de se poser ici serait de savoir pourquoi cette illusion est « sauvagement » entretenue ? Etc.

Sur la question de la sémantique : en fait, je comprends parfaitement ce que vous développez au sujet du contrôle, de la limitation ou de l’interdiction de certains privilèges que nos élus ont finis par s’octroyaient. J’en ai même une certaine expérience puisque par chez moi, au niveau local, j’ai personnellement mis fin à quatre situations de conflits d’intérêts pour lesquelles j’ai agi seul, simplement en enquêtant et en publiant dans les journaux locaux le résultat de mes enquêtes.

Et justement, il m’aurait été impossible d’obtenir un tel résultat sans jouer sur la sémantique.

Alors oui, tout est d’abord une question de sémantique, avant que cette sémantique ne se traduise en acte.

Les mots ont une portée que nous ne soupçonnons pas et dans notre ignorance nous les négligeons grandement. J’avais également traité ce point-là dans plusieurs de mes articles : Le ‘pouvoir’, les ‘crises’, la communication paradoxale et « l’effort pour rendre l’autre fou » ; Comprendre l’emprise, la relation « en-pire » ; La « novlangue » des psychopathes.

Pour illustrer cela, j’emploie souvent la référence à une citation du Dalaï-Lama qui a dit dans un entretien avec le philosophe brésilien Léonardo BOFF :

« Prends soin de tes pensées parce qu’elles deviendront des Mots.

Prends soin de tes mots parce qu’ils deviendront Actions.

Prends soin de tes actions parce qu’elles deviendront Habitudes.

Prends soin de tes habitudes parce qu’elles formeront ton Caractère.

Prends soin de ton caractère parce qu’i formera ton Destin,

Et ton destin sera ta Vie. »

J’aime cette citation, car elle reflète bien les différents niveaux successifs de relations de cause à effet entre la pensée et nos vies.

D’où le fait que la sémantique vient avant les actions et les habitudes qu’il nous faudrait adopter pour exercer une véritable démocratie. Mais pour changer cela, il faudrait changer notre système de pensée et c’est là ou le bât blesse.

C’est la raison pour laquelle je dis toujours que la crise que nous vivons est une crise paradigmatique. Elle est totale parce que notre système de pensée ne permet plus de symboliser correctement la complexité du monde dans lequel nous vivons. De ce fait, il n’en rend pas correctement compte et élude une bonne partie des informations qu’il nous serait nécessaire d’obtenir pour avoir une vision objective de la réalité dans laquelle nous évoluons.

Au plaisir de vous lire.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès