Bonjour, C’est Nabum.
Eh oui, le football est un virus qui, inoculé très tôt dans
notre jeunesse, se traduit par une prolifération de la futilité au dépens de la
capacité à voir les évènements importants de la planète.
Dans le récent Paris
Saint-Germain : la honte du football français, j’évoquais la cession
du club en pleine propriété aux sulfureux Qataris. Pas de quoi gêner ces jeunes,
ou leurs aînés, ceux qui ont été intoxiqués avant eux : quand on essaie d’évoquer
ce type de problème, tous fuient le
débat, choqués que l’on puisse dénigrer leur veau d’or.
Quant à la conscience sociale, ne pas compter sur ces intoxiqués.
Dans un autre article de mars 2009 intitulé Je
hais le football !, entre autres choses, j’écrivais ceci :
« Enfin
est venue la Coupe du Monde 1998. Cette année-là, j’ai participé au printemps à
une manifestation organisée à Paris entre République et Bastille contre la
précarité et l’exclusion à l’appel d’une vingtaine d’associations. Nous étions
moins de 8000 dans le cortège ! Comment s’en étonner alors que, depuis des
mois déjà, on ne parlait que de football dans les médias, à longueur de journée
et quel que soit le thème des émissions ? Quelques semaines plus tard, la
victoire acquise, 1 000 000 de personnes euphoriques s’agglutinaient
sur les Champs-Elysées autour de l’équipe de France pour un simple trophée
sportif. Parmi elles, des dizaines de milliers de chômeurs et d’exclus,
dramatiquement absents du défilé printanier qui avait été organisé pour leur
venir en aide. Comble de la sinistre pantalonnade qu’a été cette année
1998 : durant l’automne, 300 000 chasseurs sont venus battre le pavé
dans les rues de la capitale pour sauvegarder leurs acquis. Parmi eux, là aussi
des milliers de chômeurs et d’exclus, beaucoup plus concernés et motivés par
leur droit de tuer que par celui de vivre décemment de leur travail !
Jamais je n’ai éprouvé un tel écœurement pour mon pays et pour une
majorité de ses habitants, capables de se mobiliser des mois durant pour un
évènement futile mais incapables de consacrer ne serait-ce qu’une heure de leur
temps à des causes sociales essentielles : le droit au travail et à la
dignité ! Imaginons un instant ce qu’aurait pu être l’action sociale en
France cette année-là si l’on avait dédié entre le printemps et l’automne 1998
ne serait-ce qu’un quart du temps, de l’énergie et de l’argent dépensés en
marge d’une unique compétition sportive… »