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Wilemo Wilemo 1er juillet 2014 17:19

Je n’arrive pas à saisir si votre propos est ironique ou non, mais je vous assure que les manipulations sont tout à fait à l’ordre du jour ! Je vous invite à faire un tour du côté de la psycho sociale (que j’ai étudié) ou des sciences neuro-cognitives (que je connais moins). Des milliers d’articles sont produits chaque année, et la connaissance augmente très très vite !

Alors effectivement, à ma connaissance, c’est plutôt utilisé sciemment à des fins commerciales pures (mais de manière intuitive et empirique par tout bon militant qui se respecte), et d’une manière générale en entreprise, mais c’est simplement parce que notre époque voit la prévalence de l’économique sur le politique, ou plutôt de l’institution privée sur l’institution publique. Ceci dit, les moindres actes de communication de l’Elysée sont pensés, pesés... donc manipulatoires : on va dire telle chose plutôt que telle autre, pour obtenir tel effet. Un agent A détient une information ignorée d’un agent B, et s’en sert pour obtenir un effet par la modification de B : C’est en gros la définition de la manipulation (cf : Beauvois et Joule).
Mater un mouvement revendicatif, augmenter la productivité ou la satisfaction au travail sans modifier les conditions salariales, diminuer le turn-over ou au contraire favoriser les départs, pratiquer toute conduite de changement, la signature d’une pétition... les utilisations sont nombreuses, et nous gouverne au quotidien, presque à chaque instant. La manipulation, c’est simple : si vous avez le sentiment de l’être... alors c’est que c’est loupé ! Une manipulation réussie ne se voit pas, et c’est ça qui est fort ! Si nous sommes bien manipulés, nous ne le savons pas !
Le problème n’est pas tant la manipulation d’un point de vue technique, que de celui de l’éthique. Et de cela, les chercheurs s’en occupent bien peu. A comparer au nucléaire, bien pratique pour faire de l’électricité... et des bombes.

Mais si l’on entend le terme « politique » comme l’analyse et la possibilité d’influer sur le pouvoir qui nous gouverne, alors on constate que les techniques manipulatoires sont au service de ceux qui ont le pouvoir-maître(en l’occurrence, de nos jours, le pouvoir économique), et en prendre conscience serait un acte éminemment politique. 

Au demeurant, le plus fort levier de manipulation qui existe est celui qui consiste à faire croire que l’on est libre (voir les travaux sur l’engagement). La posture de doute sur l’utilisation effective des techniques manipulatoires est raisonnable, mais il ne coûte rien de plus d’envisager la possibilité que cela existe. Selon Beauvois, c’est notre meilleure arme intellectuelle pour s’en prémunir un peu. S’en prémunir totalement est impossible, même pour les meilleurs spécialistes, car ça demanderait trop de ressources cognitives. (très accessible : « petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens », de Beauvois & Joule, ou « 100 expé. de psycho sociale » de Géguen)
Le volet institutionnel et technologique préconisé par l’article en est un autre.
Bref, douter est sain, nier est plutôt dangereux.


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