Cher Savapa,
Votre remarque n’est pas fausse, mais on peut se méfier de la notion de « personne aux nerfs solides ».
Au contact d’une réalité difficile, un professionnel peut durcir son caractère et devenir relativement ou totalement insensible aux dysfonctionnements moraux, culturels ou relationnels de son entourage. Pensons aux bons citoyens qui, ayant « les nerfs solides » sous le nazisme, ont accepté les horreurs de la guerre et de l’idéologie hitlérienne.
Avoir les nerfs solides dans l’enseignement est indispensable pour imposer, dans la mesure du possible, un cadre et un enseignement aux élèves. Mais je connais des collègues qui s’enferment dans leur bulle et qui tiennent coûte que coûte sans s’intéresser aux dysfonctionnements et aux améliorations possibles. Le principe de la soumission à l’autorité de Stanley Milgram, un je-m’en-foutisme catastrophique ou un mélange des deux expliquent ces comportements.
Bref, enseigner peut être un bon job mais méfions-nous des apparences trompeuses ! Individuellement, nous pouvons en être relativement satisfaits. Mais quittons un peu notre petit ego : collectivement ne sommes-nous pas, sans nous en rendre compte, en train de participer à une débâcle en préparation ?
Bien sincèrement. Didle