Mais pour le préfet et la vice-recteur, TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !
Suite à une énième réunion préfet-vice-recteur-maires (24 sept.),
Anchia Bamana, maire de Sada, a livré son analyse au micro de KweziFM :
« A mon avis pas vraiment d’avancée, à part qu’on nous a dit qu’on va nous écrire pour nous dire qu’on aura les 144 euros par an et par enfant... »
A propos du repas chaud dû aux enfants :
« ... les conditions de mise en place de cette prestation n’étant pas
réunies, nous, nous disons donnez nous les les moyens avant sauf qu’on
nous dit faites et on verra après... »
Concernant
l’encadrement, alors que la CAF semble préconiser 1 animateur pour 12
enfants, le vice-rectorat 1 pour 14 enfants et la DJSS 1 pour 8 enfants
(1), madame le maire fait ses comptes, sur la base de 2 animateurs par
classe, donc, pour 72 classes à Sada, 144 animateurs sont nécessaires
(respect à minima de la réglementation) :
« L’État va nous verser
300000 euros mais un contrat c’est un salaire brut de 618 euros donc 618
x 144, je crois qu’il faut 800 000 euros fois 10 mois enveloppe de 8
millions d’euros. » (2)
Anchia Bamana poursuit :
« Nous n’avons pas cet argent à Mayotte et Sada est parmi les communes sous le contrôle de la Cour Régionale des comptes. »
Le journaliste intervient alors en citant les communes de Bandraboua et
Mtsamboro qui ont avancé l’argent voici un an et qui, à ce jour ne sont
toujours pas « remboursées » !
La maire de Sada poursuit :
« Cela fait partis des péripéties. L’expérience menée à Mtsamboro et
Bandraboua n’a pas du tout été concluante. J’aurais pu vous amener les
images prises d’enfants qui mangent par terre. On ne peut pas demander à
un maire d’accueillir des enfants dans ces conditions. Et les 144 euros
ce n’est que le périscolaire... » (3) Nous continuons à revendiquer les
moyens. Chez moi la réforme n’est pas mise en place. En avril, dans un
des bâtiments d’une école de Bandrani, le plafond s’est effondré. Les
écoles sont dans un état de délabrement très avancé. Quand on vit dan la
peur de savoir que cela va s’effondrer sur la tête des élèves... Nous
avons demandé une subvention de 1,2 millions d’euros et pas de réponse
pour la rénovation... Faire des efforts mais qu’on nous donne les moyens
pour la partie garderie, ne parlons-pas encore d’activités
périscolaires... Dans certaines communes, les familles donnent le repas,
il y a un frigo (Tsingoni) mais cela ne suffit pas. Donnez-nous les
moyens plutôt que de dire faites et on verra après... Je n’ai pas mis en
place la prestation garderie comme nous le dit madame le vice-recteur
pour le moment... Les dix millions dont on parle, on demande qu’ils
soient débloqués en 2014 mais j’ai cru comprendre que si on multiplie
par le nombre de communes, ce n’est pas du tout suffisant ; j’ai
délibéré pour la dissolution du SMIAM, qu’on nous fasse confiance, je
suis prête à assumer la construction des écoles. »
(1) Comment peut-on accepter des normes aussi élastiques suivant l’organisme d’État qui les préconise ?
(2) Erreur de l’édile qui se trompe d’un zéro : 88 992 euros
représentent la paie des animateurs pour un mois soit 889.920 euros sur
les dix mois de l’année scolaire, ce qui dépasse déjà les capacités de
la mairie.
(3) Bien sûr, pour la préfecture et le vice-rectorat, TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !
photos : Mayotte / école abandonnée.
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