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krokodilo (---.---.71.115) 17 novembre 2006 16:48

Article sympathique mais qui effleure à peine le sujet.

« Le statut de l’anglais comme outil de communication international crée l’espoir d’un monde où tout le monde pourrait partager ses idées, sa culture avec l’autre. »

Non, c’est la perpétuation d’une injustice, où les natifs de l’anglais sont ultra-favorisés à l’embauche comme fonctionnaires européens, comme lobbyistes, comme cadre dans les organisations internationales, etc. Chacun face à un anglophone se retrouve en situation d’infériorité dans une discussion, bientôt les brevets scientifiques devront être rédigés exclusivement en anglais, l’étiquetage de la bouffe en Europe sera en anglais, les rayons de jouet sont pleins de funbikes, les autres langues perdront leur vocabulaire spécialisé et se dialectiseront, etc. C’est la Pax romana rebaptisée Pax anglica, avec tous les inconvénients qui vont avec. En outre, l’Union Européenne s’est construite sur l’idée de l’égalité de toutes ses langues, ce qui explique leur gêne, leur hypocrisie, car avouer qu’ils préfèreraient adopter officiellement l’anglais comme lingua franca provoquerait un tollé ! http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2006/03/lunion_prend_la.html

Voir aussi l’affaire récente du logo européen pour 2007, anniversaire des 50 ans de l’UE. http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2006/11/no_logo.html

La langue elle-même est inadaptée à la communication internationale, par son grand nombre d’idiomes et sa phonétique irrationnelle, sans aucune règle. Contrairement à ce que dit la propagande scolaire, c’est une langue très difficile, sinon, aurait-on besoin de tant d’années, de tant de stages, y aurait-il encore des interprètes dans les conférences ? On aura beau mettre un casque sur la tête des mioches dès la maternelle, et engager des nounous anglophones, le niveau fluent ne sera atteint que par ceux qui ont l’opportunité, le temps et les moyens de faire des séjours linguistiques et de pratiquer régulièrement, comme les journalistes, les politiciens, les sportifs de haut niveau, et toute profession qui voyage et rencontre des locuteurs de diverses langues. D’accord avec Marsu, Erasmus et compagnie, c’est une solution élitiste, comme l’anglais et finalement comme toute autre langue nationale. Le multilinguisme, alors ? Irréalisable, pour les mêmes raisons : pour atteindre un niveau efficace dans trois langues étrangères (outre la régionale), et garder un niveau si durement acquis, devrons-nous aller au cours du soir toute notre vie ? Devrons-nous regarder à contrecœur le lundi un film en anglais, le mardi en allemand, le mercredi en espagnol, le jeudi en chinois, etc. ?

« Mais faudrait-il encore que les idées et les cultures différent... Le problème est de savoir si l’américanisation ne constitue pas une nouvelle forme d’acculturation à l’échelle mondiale. Comment, dès lors, permettre la sauvegarde d’un patrimoine national dans chaque pays tout en l’ouvrant aux autres ? »

La réponse est dans la question : oui, c’est une acculturation. Moi-Même j’aime beaucoup les westerns (pas tous quand même...) et la SF genre Stargate, Ally Mac Beal ou Desperate housewives (pourquoi ne pas traduire ?), mais nous sommes allés trop loin : le monde, la pensée, la diversité culturelle sont menacées, même la commission européenne des langues a signalé (discrètement...) que l’usage de l’anglais à l’université risquait d’appauvrir le vocabulaire du pays concerné (allusion probable aux nordiques.)

Alors, quoi, pas de solution à la communication mondiale ? Si, choisir une langue facile et neutre. Facile car si on cherche une solution démocratique, c’est-à-dire une langue-outil de communication accessible à la majorité, il importe qu’elle nécessite le moins d’efforts et de temps. Ce n’est pas un nivellement par le bas, rien n’empêche d’étudier par ailleurs une ou plusieurs langues étrangères, au choix, et pas toujours l’anglais. L’espagnol ou l’italien sont plus réguliers phonétiquement, l’indonésien est d’après les linguistes régulier et facile. Mais surtout, cette langue de communication existe depuis un siècle, l’esperanto. Vous l’ignorez, comme moi récemment, parce que tout est fait en France et en Allemagne pour freiner le développement de cette langue, jalousie des grandes langues nostalgiques de leur influence passée qui ne songent qu’à lutter contre l’anglais, zone d’influence contre zone d’influence sans chercher une meilleure solution que cette guerre larvée. Il suffit d’une recherche sur le réseau pour trouver une multitude de sites et d’informations sur l’espéranto. Sur Agora vox, de longs débats ont déjà eu lieu sur le sujet à la suite des articles de Henri Masson, avec plein de renseignements et de liens. Et il n’y a pas que de « vieilles barbes », les jeunes espérantistes/espérantophones, ça existe aussi !


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