Beaucoup de petites communes n’ont pas plus de pouvoirs vis-à-vis de l’intercommunalité et l’état que le pays n’en a vis-à-vis de l’Europe.
Les élus ne sont plus là pour gouverner mais pour manipuler l’opinion et servir de tampon.
Par l’effet d’échelle, les transferts de compétences ont logiquement fait glisser la gestion quotidienne vers l’intercommunalité, et les petits maires ne sont bien souvent plus que des faire-valoir ou des potiches.
Les raisons évoquées dans l’article pour expliquer le maintien des petites communes sont justes, mais elles ne sont pas suffisantes pour expliquer cet archaïsme.
Une autre raison rarement évoquée est que le maire (et seulement le maire, à l’exclusion des conseillers) a un rôle ambigu :
- il est à la fois élu et représentant de l’état, officier d’état civil et doté du pouvoir de police ; à ce titre, il se trouve placé sous l’autorité du préfet et agit comme un haut fonctionnaire
- quelle que soit la taille de sa commune, il détient une voix en tant que grand électeur, et participe activement à l’imposture de la démocratie « représentative » qui, grâce à ce petit jeu ne « représente » que les intérêts des grandes familles.
Ce ne sont pas les petites communes qui sont chouchoutées par ce système politique décadent.
Ce sont les petits maires, garants de la pérennité du système et habiles manipulateurs pour l’enfumage de leurs administrés.